L'intersyndicale d'Air France, réunie lundi, n'a pas annoncé de grève mais indiqué qu'une "déclaration unitaire" serait lue jeudi en comité central d'entreprise (CCE). Dans un communiqué succinct, les neuf syndicats qui composent l'intersyndicale disent rester "mobilisés" à la suite de la désignation du Canadien Benjamin Smith à la tête du groupe aérien franco-néerlandais, il y a dix jours. Ils maintiennent leur revendication d'un "rattrapage de 5,1% (des) salaires, dans les plus brefs délais, correspondant à l'inflation 2012-2017".
"On fait monter la pression". "Petit à petit, on fait monter la pression", traduit une source syndicale. "Jeudi, on va donner une date d'ultimatum : soit la direction lance des signaux forts, soit on repart dans le conflictuel." L'intersyndicale, composée de neuf organisations de pilotes (SNPL et Alter), d'hôtesses et de stewards (SNPNC, Unsa-PNC, CFTC, SNGAF) et de personnels au sol (CGT, FO et SUD), a déjà mené quinze journées de grève entre le 22 février et le 8 mai.
Une rémunération triplée pour le nouveau PDG. Le mouvement a été suspendu après la démission du PDG d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac, désavoué par le personnel lors d'une consultation sur un accord salarial lancée à son initiative. Benjamin Smith, numéro 2 d'Air Canada jusqu'au 31 août, dont la nomination a été saluée par le gouvernement français comme "une chance" pour le groupe, doit prendre ses fonctions au plus tard le 30 septembre. Sa rémunération pourra atteindre 4,25 millions d'euros, soit plus du triple de celle de son prédécesseur.