L'avionneur européen Airbus a annoncé jeudi avoir dégagé en 2017 un confortable bénéfice net, mais aurait pu faire mieux s'il n'avait dû passer une lourde charge sur son programme d'avion militaire A400M, pour la deuxième année consécutive.
Un coût de 2,2 milliards d'euros. Airbus a gagné 2,67 milliards d'euros l'an dernier, un bénéfice net triplé par rapport à 2016. Il a bénéficié de livraisons en hausse, d'une cession, celle de son activité Defence Electronics, et de taux de change favorables. Mais l'avionneur a également annoncé une charge de 1,3 milliard d'euros sur son avion de transport militaire A400M, qui lui avait déjà coûté 2,2 milliards d'euros en 2016.
"Remise à plat contractuelle". "Concernant l'A400M, nous avons amélioré la situation en matière industrielle et capacitaire, et convenu d'une remise à plat contractuelle avec les clients gouvernementaux qui devrait sensiblement réduire les risques résiduels du programme", assure toutefois Tom Enders, le président exécutif, dans un communiqué.
Quatre ans de retard sur la première livraison. Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagne, Turquie, Belgique et Luxembourg sont associés dans le programme militaire le plus ambitieux jamais lancé en Europe, qui accumule surcoûts et retards de livraison. Une défaillance dans le téléchargement d'un logiciel des moteurs avait provoqué le crash d'un appareil en vol d'essai en mai 2015. Cet accident avait coûté la vie à quatre membres d'équipage. Le premier A400M a été livré en 2013, quatre ans après la date prévue et le montant total du programme a dépassé les 30 milliards d'euros, contre un peu plus de 20 prévus à l'origine.