Emmanuel Macron a annoncé mercredi qu'il voulait légiférer par ordonnances au premier semestre 2018 pour rééquilibrer les contrats entre agriculteurs et distributeurs ainsi que sur le seuil de revente à perte, afin que les agriculteurs soient mieux rémunérés.
Vers une inversion du calcul des prix. "Nous modifierons la loi pour inverser la formation du prix qui partira du coût de production", a déclaré le chef de l'État à mi-parcours des États généraux de l'Alimentation, à Rungis, dans le Val-de-Marne. "Afin que cette volonté prenne effet dès les négociations commerciales annuelles qui démarrent en novembre", il a demandé "un engagement clair des parties prenantes en ce sens, avant la loi, pour que ces négociations reflètent l'esprit de la loi à venir, sous l'autorité des ministres".
Revente à perte : Macron reste prudent. À propos du seuil de revente à perte dans la grande distribution, dont les agriculteurs demandent le relèvement, il est resté prudent en demandant au préalable, pour la fin de l'année, une organisation des secteurs agricoles et agro-alimentaires par filières. "Je suis favorable au relèvement du seuil de revente à perte pour les produits alimentaires et l'encadrement des promotions", a-t-il dit, "mais je vous demanderai d'ici la fin de l'année de donner plus de visibilité, de conclure pour la fin de l'année des plans de filières. Le seuil de revente à perte qu'on relèverait seul serait une forme de chèque en blanc", a-t-il déclaré.
Des prix "anormalement bas". Le président de la République a aussi souhaité des organisations de producteurs la mise en place d'indicateurs de marché sur les coûts de production et de contrats types par filière, pour que tous les agriculteurs aient accès facilement à ces informations. Il a fustigé les "prix anormalement bas" : "Les agriculteurs ne peuvent plus vivre du prix payé. Ne pas vouloir le regarder en face, c'est décider que nous construirons la fin de nos propres équilibres, de notre indépendance et même de nos modèles de distribution. Je souhaite que nous mettions un terme très clair à ce qui est devenu un dérive."
Macron se veut rassurant sur le Ceta. Emmanuel Macron a assuré mercredi que le traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada (Ceta), entré en application provisoire le 21 septembre, respecterait les normes européennes de santé et d'environnement. "La mise en place du Ceta sera parfaitement conforme aux normes européennes sur la santé et l'environnement pour empêcher toute concurrence déloyale sur le marché européen", a déclaré le président à Rungis, donnant notamment l'exemple du saumon canadien transgénique.