Alors que les livraisons de gaz sont coupées à partir du 1er septembre par le géant russe Gazprom, la production électrique française est elle aussi à la peine. Plusieurs centrales nucléaires sont à l'arrêt pour cause de maintenance, et les centrales hydroélectriques tournent quant à elles au ralenti, du fait des faibles niveaux d'eau. En Alsace, où se trouve la plus grosse chaîne de production d'EDF, la production a diminué de 25% par rapport à l'an dernier.
50% des turbines à l'arrêt
À Kembs, depuis 90 ans, six gigantesques turbines transforment l'eau du Rhin en électricité. Sauf qu'en ce moment, deux d'entre elles sont à l'arrêt forcé, comme l'explique Amaury de Bonnaventure, responsable du centre de conduite et de surveillance hydroélectrique : "Par rapport à d'autres centrales hydroélectriques qui sont des gros barrages en montagne, ici on est sur une installation au fil de l'eau et donc on subit finalement le débit qui arrive." Un débit au plus bas, jamais enregistré depuis le début des mesures il y a 75 ans, comme le montrent les graphiques sur les écrans de la salle de contrôle.
"Ici, on voit en bleu les débits sur les trois derniers mois et on observe bien la baisse à partir des mois d'avril-mai", montre le responsable. "Et on arrive en août avec des débits historiquement faible, de l'ordre de 500 mètres cubes par seconde, contre normalement 1.200 mètres cubes par seconde sur ces mois d'été". Moins d'eau, donc, qui inévitablement signifie moins d'électricité produite par la centrale. "C'est plus rentable de produire avec moins de turbines", souligne Amaury de Bonnaventure. "Et donc, en août, on avait jusqu'à 50% de turbines qui étaient à l'arrêt."
En attendant le retour des précipitations, EDF profite de ces mises à l'arrêt pour effectuer des travaux de maintenance.