Un an après avoir traversé une forte zone de turbulences - quinze jours de grève qui ont coûté 335 millions d'euros à la compagnie - Air France se repositionne avec, à sa tête, un nouveau patron venu de l'autre côté de l'Atlantique. Benjamin Smith, ex numéro 2 d'Air Canada, a pris ses fonctions en septembre et a d'ores et déjà rétabli un certain apaisement social. Ce dernier a aussi nommé Anne Rigail comme directrice pour mener la nouvelle stratégie économique. Elle était samedi l'invitée de Patrick Cohen dans l'émission C'est arrivé cette semaine. Sur Europe 1, pour sa première interview, elle a expliqué la stratégie d'Air France, qui passe par une montée en gamme.
"Dialogue changé". En poste depuis deux mois, la nouvelle directrice, qui peut se targuer de 27 ans d'expérience dans la compagnie, annonce "un dialogue qui a totalement changé. C'est cette confiance qui a permis de signer un certain nombre d'accords" avec les personnels, relate Anne Rigail, qui n'oublie pas d'évoquer les qualités de son supérieur : "capacité de dialogue, attitude qui tranche". Des atouts qui ont fait oublier, selon elle, sa nationalité étrangère et le fait que le salaire de Ben Smith soit augmenté par rapport à l'ex-patron débarqué, Jean-Marc Janaillac
Retrouver la "confiance". Sur le volet commercial, la nouvelle directrice n'annonce pas de réduction de réseau. "La marque Air France est le plus grand réseau international au départ de l'Europe. Au contraire, on continue à le faire croître. On va ouvrir Dallas (États-Unis) et Quito (Équateur)", annonce-t-elle. Ce qui devrait changer, en revanche, se joue sur la qualité globale des vols. La responsable entend "retrouver une confiance de nos clients, qu'on a un petit peu écornée sur l'année 2018".
Une offre recentrée sur la marque Air France. Ce retour en grâce est espéré grâce un objectif de performance opérationnelle, d'abord : "Les clients veulent de la ponctualité, de la régularité. Pour cet été, tous les jours, on aura deux à trois avions long-courriers de réserve pour pallier toute problématique". Le deuxième point passe par la simplification de l'offre avec moins de marques : "On avait Joon, on avait Hop !, la marque sur laquelle nous souhaitons investir, c'est Air France. On va réintégrer l'activité et les personnels de Joon" et Hop ! va devenir Air France Hop ! pour plus de clarté.
Plus de confort. Surtout, Air France compte sur l'investissement. "On accélère notre programme de modernisation des cabines" avec "des vidéos HD pour tous nos clients, plus de confort" et pour la catégorie business, l'arrivée prochaine de "sièges complètement plats" pour pouvoir dormir. "On a 600 millions d'euros qu'on investit sur les trois années à venir." A ces paramètres de vols s'ajoute l'installation de la technologie de biométrie faciale à l'aéroport "pour aller plus vite", conclut-elle.