Brexit, crise sanitaire et maintenant variant anglais du Covid-19... tous les voyants sont au rouge pour l'Eurostar, qui a vu son trafic baisser de 85% en 2020. Et les restrictions se sont renforcées ces derniers jours côté français, avec un isolement puis un test PCR obligatoire pour tout retour du Royaume-Uni. Eurostar est détenu à 55% par la SNCF, et n'a pour l'instant pas reçu d'aides, ni en France ni en Angleterre. L'inquiétude monte des deux côtés de la Manche sur la pérennité du train qui permet de voyager entre Paris et Londres en un peu plus de 2 heures, et dont les trajets se font désormais au compte-gouttes.
Il n'y a plus qu'un seul aller-retour quotidien en ce moment, contre une douzaine en temps normal. Les salariés qui travaillent à bord des trains se retrouvent quasiment sans rien. "Je me souviens d'un train où l'on était trois à travailler pour trois passagers en classe business. Je n'ai effectué que cinq ou six trajets depuis mars", rapporte Nathalie, employée à bord des trains. "On ne peut pas laisser périr une société comme Eurostar, ça n'est pas possible !" Malgré l'activité partielle, Nathalie perd plusieurs centaines d'euros par mois puisque, d'habitude, son salaire est complété par des primes. Elle espère qu'avec la vaccination, le trafic pourra reprendre.
"Aujourd'hui, Eurostar est sous perfusion"
Mais en attendant, Eurostar est dans une situation particulièrement précaire selon Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs. "Aujourd'hui, Eurostar est sous perfusion, la société est dans une situation financière très critique", avoue-t-il auprès d'Europe 1.
Le problème d'Eurostar, c'est d'être une entreprise française en Angleterre et anglaise en France. Un prêt du gouvernement anglais est à l'étude mais pour l'instant, rien n'a encore abouti. Ce qui a forcé un groupe de chefs d’entreprise londoniens a demandé au Premier ministre Boris Johnson un soutien financier rapide à la compagnie qui assure des liaisons entre Londres, Paris, Bruxelles et Amsterdam.