C'est peut-être l'un des symboles de la désindustrialisation en France : la fermeture des hauts-fourneaux de Florange, il y a dix ans. Grignotées par la végétation, les cathédrales d'acier des hauts fourneaux de Florange se dressent toujours dans le ciel. Mais plus aucune fumée ne s'échappe des cheminées, regrettent les habitants. "C'était le fleuron de notre secteur et maintenant il n'y a plus rien", confie un passant. "Moi, je suis un garçon qui a commencé à l'âge de quatorze ans à la sidérurgie… ça fait mal. Ce ne sera jamais comme avant. C'est triste, mais c'est comme ça", ajoute un autre.
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"La vie qui gravitait autour a pris une claque"
Le conflit avait marqué le début du quinquennat de François Hollande. Le site, propriété d'ArcelorMittal, a cessé de produire de la fonte, activité stoppée au profit d'une autre l'acier pour l'industrie automobile. D'immenses plaques de métal continuent donc pourtant de sortir des entrailles de l'usine, précise Matthieu Jehl, directeur général d'ArcelorMittal France.
"Il n'y a plus d'acier liquide tel qu'il était fait il y a dix ans, mais par contre, il reste énormément d'activité. On a plus de 2.200 salariés, quasiment une dizaine de lignes de production spécialisées sur les produits automobiles et les aciers à très haute résistance. Ça reste un site majeur d'ArcelorMittal en France", détaille-t-il. Le géant indien y a investi 420 millions d'euros, près de trois fois plus que prévu dans l'accord de 2012.
Mais pour Lionel Burriello, responsable CGT du site et ancien haut-fourniste, la plaie reste vive. "L'amertume est toujours là. Il n'y a eu aucun licenciement sur la population ArcelorMittal, mais la vie qui gravitait autour de cette installation a pris une claque", explique-t-il. Dans la rue principale de Florange, des panneaux à vendre sont placardés sur une dizaine de magasins.