Il persiste et signe. Philippe Crouzet, PDG de Vallourec, ne veut pas participer au projet de reprise du site d'Ascoval situé à Saint-Saulve, dans le Nord. Son groupe, principal client et premier actionnaire de l'aciérie en redressement judiciaire, ne veut plus la "porter à bout de bras", martèle le patron dans le Journal du Dimanche.
"Notre conclusion est très claire". Le spécialiste des tubes en acier sans soudure maintient donc son refus de satisfaire l'offre du groupe franco-belge Altifort, basé dans la Somme. Celui-ci s'est engagé à maintenir l'ensemble des emplois et à en créer 133 nouveaux à condition que Vallourec maintienne son niveau actuel de commandes pendant un an et demi. Impossible, explique Philippe Crouzet au JDD : "Notre conclusion est très claire et partagée par tous ceux qui ont regardé le dossier avec une approche professionnelle. Le projet actuel du repreneur Altifort n'est pas viable."
Un groupe lui-même en crise. Le patron n'est pas venu assister en personne à la réunion organisée cette semaine à Bercy et fait fi des pressions politiques venant de l'exécutif comme des élus locaux. "Vallourec ne peut pas se laver les mains de salariés qui étaient les siens", a notamment déclaré le ministre de l'Économie Bruno Le Maire. Philippe Crouzet lui oppose la situation de son propre groupe, lui-même engagé dans une lourde restructuration. "Je ne compte pas le nombre d'années que j'ai passées à la tête de Vallourec, mais le nombre de crises traversées. Nous en sommes à la troisième et elle dure depuis quatre ans."
Un rapport à venir "dans les prochains jours"
Au terme de réunions avec les principaux acteurs du dossier, Altifort s'est engagé vendredi à compléter son plan sur les volets industriel, commercial et financier. Le gouvernement, avant de prendre toute décision sur un éventuel soutien public, a demandé un avis indépendant sur la situation économique d'Ascoval. Le cabinet Roland Berger, saisi de cette analyse, "remettra dans les prochains jours son rapport", selon Bercy.