Les salariés de l'aciérie d'Ascoval, à Saint-Saulve dans le Nord, ont "arrêté de travailler" mardi avec l'intention d'"étouffer" Vallourec, qui a refusé la veille l'offre de reprise portée par Altifort, a déclaré Bruno Kopczynski, porte-parole de la coordination syndicale d'Ascoval.
"Si on meurt, Vallourec mourra". Jusqu'à présent, "on a été professionnels, dignes. Dorénavant, Vallourec ne pourra plus expédier aucun produit vers ses clients. Les voies ferrées sont barrées, Vallourec, on va l'étouffer (...) On a tout arrêté, tout le monde a arrêté de travailler", a-t-il dit à l'issue d'une table ronde à Valenciennes avec le gouvernement, les élus et les représentants syndicaux de l'aciérie (281 salariés), placée en redressement judiciaire.
"Il y a des gens qui étaient incapables de reprendre leur voiture (lundi soir), qui ont dormi sur place. Je vous laisse imaginer ce que peuvent ressentir nos collègues", a-t-il ajouté. "Si on meurt, Vallourec mourra".
"Ce n'est pas fini". Interrogée par les journalistes à la sortie de la réunion, la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, Agnès Pannier-Runacher, a estimé pour sa part que "ce n'est pas fini". "Altifort et Vallourec, je souhaite qu'ils nous présentent des éléments d'évolution de leur plan (...) Notre responsabilité, c'est de trouver la meilleure équation de sortie", a-t-elle déclaré, espérant que le tribunal de grande instance de Strasbourg, qui doit statuer mercredi, prenne quelques jours pour rendre sa décision. "Si Altifort est capable, avec notre appui, de continuer à monter un plan qui tienne la route, nous, on le soutiendra", a-t-elle promis.