Les partenaires sociaux ont affirmé à la fois leur volonté d'aboutir et leurs lignes rouges à l'ouverture vendredi de la négociation sur l'assurance chômage, à l'image de la CGT qui a déchiré la lettre de cadrage du gouvernement en arrivant au siège de l'Unédic.
Denis Gravouil, négociateur pour la CGT, a indiqué qu'il arrivait avec "ses propositions pour éradiquer la précarité" puis a déchiré la lettre de cadrage "en petits morceaux" devant les caméras. "Il n'est pas question de respecter les économies sur les droits des chômeurs", a-t-il martelé, alors que l'exécutif demande aux partenaires sociaux de faire entre 3 et 3,9 milliards d'euros d'économies sur trois ans.
"La première ligne rouge est la dégressivité des allocations". Interrogé sur le fait de savoir si le chantier des intermittents du spectacle serait rouvert - comme c'est théoriquement possible puisque tout est remis sur la table -, Denis Gravouil a dit qu'il "n'était pas question de remettre le couvert sur ce sujet qui n'était pas dans la lettre de cadrage". Marylise Léon, négociatrice pour la CFDT, a expliqué que "le temps était contraint" mais "suffisant" jusqu'à mi-janvier pour essayer de s'accorder. Pour son organisation, "la première ligne rouge est la dégressivité" des allocations, une des pistes dans le débat.
La piste d'un bonus malus. "On ne rentrera pas dans les discussions qui entraîneraient des baisses de droits, notamment des plus précaires", a-t-elle résumé. Sur la question des contrats courts, Marylise Léon a indiqué que la CFDT était favorable à ce que "les branches travaillent sur la refonte de leur façon de recruter". "Si les branches ne répondent pas présentes, nous demanderons la mise en place d'un bonus malus", a-t-elle ajouté.
Le Medef veut que le calendrier soit respecté. Pour Force ouvrière, Michel Beaugas a expliqué qu'il fallait "préserver jusqu'au bout les droits des demandeurs d'emploi". Il a précisé que, malgré la vacance de secrétaire général à FO, il avait bel et bien "un mandat de négocier" et qu'il savait où il allait. Jean-Michel Pottier (CPME) a évoqué de son côté les "deux épouvantails" de cette négociation: "le bonus-malus côté employeurs et la dégressivité côté salariés". "On peut peut-être travailler sur autre chose, comme faciliter le retour à l'emploi. Car si on veut diminuer le coût du régime d'assurance chômage, la meilleure façon est de faire baisser le chômage", a-t-il plaidé. Pour le Medef, Hubert Mongon a indiqué qu'il "ferait tout" pour que la négociation "aboutisse dans le calendrier".