Coup d'envoi lundi après-midi au siège du Medef à Paris de la dernière grande négociation entre partenaires sociaux du quinquennat de François Hollande. Patronat et syndicats se retrouvent pour bâtir la nouvelle convention d'assurance-chômage qui doit prendre le relais de l'actuelle à partir du 30 juin prochain. La négociation va se dérouler sur fond de dette historique (près de 30 milliards à la fin 2016), alors que les syndicats voient rouge après que le gouvernement ait défendu l'idée d'indemnités dégressives.
La piste de la dégressivité est-elle toujours d'actualité ? Le patronat et les politiques ont beaucoup parlé ces derniers temps de la dégressivité des allocations. L'idée est de baisser par paliers l'indemnisation pour inciter les chômeurs à reprendre plus vite un travail, alors qu'aujourd'hui, le montant des allocations reste le même jusqu'à la fin des droits. Sauf que cette méthode appliquée dans les années 1990 n'a pas été concluante. Une étude de l'Insee a montré que le retour à l'emploi, au contraire, était retardé. La piste, aujourd'hui, semble ne plus être privilégiée. En revanche, il se pourrait que vienne assez vite sur la table l'idée de repousser de 50 ans à 55 ans l'âge à partir duquel un salarié qui perd son emploi a droit à trois années maximum d'indemnisation chômage, et non pas deux selon la règle générale.
Mettre la pression sur les entreprises qui multiplient les contrats courts. La cible des syndicats cet après-midi se sera notamment les entreprises qui multiplient les CDD, coûteux pour l'assurance-chômage. Ainsi, l'entreprise qui coûte peu à l'assurance-chômage, parce qu'elle recrute ses salariés en CDI et elle les garde longtemps, aurait une cotisation réduite. Tandis que celle qui multiplie les CDD de courte durée et qui renvoie ses salariés entre chaque contrat à Pôle Emploi, verrait sa cotisation augmenter. La CFDT propose une variante : faire baisser progressivement la cotisation patronale au fur et à mesure que le contrat de travail se prolonge dans le temps.