Revoilà la réforme de l'assurance-chômage. Initialement, le Premier ministre Gabriel Attal et Catherine Vautrin, ministre du Travail, devaient annoncer les nouvelles règles en vigueur à partir du 1er juillet lors d’une conférence de presse, vendredi dernier. Mais la crise en Nouvelle-Calédonie et l'attaque d'un fourgon pénitentiaire dans l'Eure ont percuté l’agenda de l’exécutif.
Partie remise, donc, probablement jeudi ou vendredi, mais hors de question de faire machine arrière. Le gouvernement s'apprête bel et bien à donner un nouveau tour de vis sur l'assurance-chômage, encouragé par les derniers chiffres, d'une étonnante stabilité, qui évaluent le taux de chômage en France à 7,5%.
Les derniers arbitrages ont eu lieu lors d’une réunion entre Gabriel Attal, Bruno Le Maire et Catherine Vautrin. Exit la réduction du montant ou de la durée d’indemnisation, deux pistes un temps envisagées par le gouvernement, et place à l'augmentation du temps de travail nécessaire pour activer ses droits.
"Des économies pour les caisses de chômage"
Aujourd’hui, six mois d’activité sur les deux dernières années suffisent pour toucher le chômage. À partir du premier juillet, il faudra avoir travaillé neuf mois, voire un peu plus sur la même période. Certains poids lourds du gouvernement pressent même le Premier ministre pour aller jusqu’à 12 mois.
"L’idée du gouvernement, c’est d’obliger les Français à travailler davantage avant de pouvoir prétendre à une prestation chômage. Le taux de chômage est relativement bas, les difficultés de recrutement restent élevées. Il y a des pénuries dans plusieurs secteurs d’activité. Donc il y a un peu l’idée que les gens qui voudraient vraiment travailler le pourraient et d’un autre côté une volonté de faire des économies : si vous rallongez la durée de travail nécessaire pour être indemnisé, mécaniquement, il y aura plus de cotisants pour moins de personnes indemnisées, ça fait des économies pour les caisses de chômage", explique Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asteres.
Par ailleurs, l’éligibilité à la durée d’indemnisation dérogatoire des plus de 55 ans, jusqu’à 27 mois, va être repoussée à 57 ans, en cohérence avec la réforme des retraites qui a décalé l’âge légal de 62 à 64 ans. La ministre du Travail Catherine Vautrin doit recevoir les syndicats à partir de mardi. Et les nouvelles règles seront probablement présentées lors d’une conférence de presse en fin de semaine.