600 milliards d'euros. Selon Emmanuel Kessler, directeur des rédactions économiques chez Prisma Média, il s'agirait de l'argent que les Français conservent sur leurs comptes bancaires, à défaut de le placer. C'est pourquoi le magasine Capital publie en ce mois de janvier un supplément - dont Europe 1 est partenaire - entièrement consacré à la question, où l'on retrouve des conseils pour bien épargner son argent. Au micro de Yohann Tritz ce jeudi, Emmanuel Kessler en fait la synthèse.
Si de nombreux Français peinent à joindre les deux bouts et n'ont donc pas le loisir de placer leur argent, tous ceux qui en sont en capacité doivent considérer cette possibilité, selon le journaliste. "Il vaut mieux placer son argent, ne serait ce que sur ce qu'on appelle les livrets réglementés, comme le Livret A. Parce que certes, vous allez perdre un peu par rapport à l'inflation, mais ça va quand même modérément vous protéger. Et de mieux en mieux puisque le taux du Livret A devrait passer un peu plus de 3% d'ici une semaine environ", rappelle-t-il.
Le livret A, la valeur sûre
Emmanuel Kessler égrène ensuite les options à favoriser. "Il y a ce qu'on appelle l'épargne de précaution. Les Français y sont très attachés et donc, de ce point de vue, les livrets constituent une façon de ne pas se faire trop grignoter son argent", explique le spécialiste. Le livret A, majoritairement plébiscité par les Français, reste une valeur sûre. "Vous pouvez quand-même y mettre 21.900 euros, exonérés de tout impôt et cotisations sociales", souligne Emmanuel Kessler.
Un placement qui peut également s'accompagner d'un autre compte d'épargne. "Il s'agit du livret de développement durable et solidaire, le LDDS. Vous pouvez y mettre jusqu'à 12.000 euros donc, là-aussi, c'est intéressant". D'autant que ce contexte inflationniste va de pair avec une hausse des taux d'intérêt sur ces placements.
Le retour en grâce de l'assurance-vie
Et pour les Français, plutôt favorables à des placements de long terme, il existe aussi des alternatives sur lesquelles se pencher. "Il y a un produit qui revient un peu, qui avait été non pas délaissé, mais qui était moins attractif, qui est l'assurance-vie". Emmanuel Kessler met l'accent sur les multiples bénéfices offerts par ce placement. "C'est une épargne qui, souvent, prépare à la retraite. Et qui permet aussi de transmettre son argent dans de bonnes conditions. Au bout de huit ans, c'est exonéré d'impôt et l'assurance-vie est exonérée de droits de succession sur un montant qui est quand même très important".
Enfin, l'immobilier constitue un placement hautement pertinent, selon Emmanuel Kessler, à condition d'en avoir les capacités et de bien étudier la localisation. "Et puis, n'oubliez pas que même si vous payez 3% de taux d'intérêt à votre banque aujourd'hui, c'est quand même deux fois moins que l'inflation. Donc oui, l'investissement immobilier demeure très rentable", assure le spécialiste. En 2023, les Français auront donc l'embarras du choix.