Sécheresse, inondations, grêle, glissements de terrains… Les sinistres liés au changement climatique menacent la santé financière de la caisse centrale de réassurance (CCR), le régime public-privé d'indemnisation des catastrophes naturelles. Financé par une surprime, une taxe ponctionnée sur la prime annuelle d’assurance habitation des Français, ce régime est pourtant déficitaire depuis 2015.
Pour équilibrer ses comptes et alimenter le fonds d’indemnisation des catastrophes naturelles, la CCR réclame une augmentation de 12 à 22% du taux de cette taxe "catastrophes naturelles", qui n’a plus augmenté depuis 2000. Problème, si cette hausse voit le jour, le coût de l'assurance habitation pourrait augmenter de 7,5% en 2024.
Des catastrophes qui commencent "à peser lourd" dans les finances
Dans les faits, cela représenterait une augmentation de 20 euros de plus par an, pour une prime annuelle de 268 euros. Une nouvelle augmentation qui pourrait être difficile à accepter du côté des assurés, mais qui n'est pas illégitime Olivier Moustacakis, cofondateur d’Assurland.com : "Tout ce qui est relatif et qui dépend du régime des catastrophes naturelles, notamment les inondations, le risque de sécheresse... Tout ça, ça commence à peser lourd et ça va coûter (de plus en plus) de l'argent", explique au micro d'Europe 1 Olivier Moustacakis.
"D'autant que chaque année, il y a une augmentation du phénomène climatique, en termes de coûts d'indemnisation et en termes de fréquence", poursuit-il.
Vers le gel de la surprime ?
De leur côté, les compagnies d’assurances tentent de limiter la casse pour leurs clients. Elles souhaitent contenir la hausse de la taxe catastrophe naturelle de 12 à 18%, soit une dizaine d’euros d’augmentation annuelle par contrat. Seul décisionnaire dans ce dossier, le gouvernement doit bientôt recevoir un rapport sur l’assurabilité des risques climatiques.
À ce stade, l’exécutif privilégierait le gel de la surprime pour éviter d’entamer un peu plus le pouvoir d’achat des Français.