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Aurélien Fleurot // Crédits photo : FREDERIC PETRY / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Face à l'effondrement de la consommation de vin, la viticulture française tente de trouver des solutions pour survivre. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène. Mais c'est en particulier la jeune génération qui délaisse ce breuvage souvent au profit d'autres boissons alcoolisées comme la bière.

Selon les chiffres de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives, les Français consomment de moins en moins d'alcool comme le vin, délaissé en particulier par les plus jeunes qui préfèrent souvent les bières et les cocktails. Un constat paradoxal alors que la qualité du vin s'est nettement améliorée depuis des années. 

Au moment où vont se tenir le Salon des Vignerons indépendants, à la porte de Versailles de Paris et le Grand Tasting, un salon organisé par Bettane&Desseauve au Carrousel du Louvre, la filière viticole, confrontée également aux impacts du changement climatique, sait qu'elle doit se réinventer pour inverser la tendance et séduire les consommateurs.

Le secteur s'adapte et innove

Dans le Bordelais, l'arrachage de vignes est souvent devenu la seule issue face à des stocks de bouteilles qui ne se vendent pas. Mais la jeune génération est bien décidée à réagir, à l'instar d'Eléonore Pairault, 31 ans, à la tête des Châteaux Teynac et Corconnac, dans le Médoc. Elle sait qu'elle doit innover pour s'en sortir. "On a arraché des vignes de rouge pour replanter plutôt du blanc. On n'avait pas assez de bouteilles de blanc, les consommateurs recherchent ce type de vin. Et ça va vraiment bien avec la nature de notre sol. Cela va dans le sens du développement de l'appellation "Médoc blanc", et montrer qu'il y a cette typicité aussi des vins blancs du Médoc qui est très intéressante", déclare-t-elle.

Accueil du public pour expliquer ses vins, présence sur les réseaux sociaux... Tous les moyens sont bons pour faire la différence et se distinguer avec un faire-savoir, explique l'expert Thierry Desseauve. "Aujourd'hui si on parle d'une histoire, d'une expérience, les racines même du vin, c'est de plus en plus essentiel donc ça demande au vigneron de s'impliquer et qu'il aille rencontrer tous ceux qui vont goûter son vin", fait-il savoir. Et tout n'est pas perdu : les chiffres ont légèrement remontés l'an dernier, d'autant plus que la France pèse à l'exportation en tant que leader du marché mondial avec 20% de la production vinicole.