Deux associations représentatives de DRH hospitaliers et territoriaux dénoncent vendredi comme une "mauvaise nouvelle pour l'emploi" la baisse des contrats aidés confirmée la veille par le Premier ministre Edouard Philippe.
Une annonce brutale et non-préparée. "L'Association pour le développement des ressources humaines dans les établissements sanitaires et sociaux et l'Association des DRH des grandes collectivités territoriales déplorent que le gouvernement engage une baisse du nombre de contrats aidés en 2017, accentuée en 2018", écrivent leurs deux présidents, Jean-Marie Barbot et Johan Theuret, dans un communiqué commun. S'ils "estiment légitime de vouloir prôner 'une politique active de retour à l'emploi', ils déplorent une annonce brutale, non-préparée et ce, alors que les besoins au niveau local sont avérés".
Un "coup de rabot" plutôt qu'une "réelle politique de l'emploi". "Les employeurs hospitaliers et territoriaux ne sont en effet pas en mesure de transformer budgétairement, dans des délai aussi courts, ces contrats aidés en CDD", ajoutent les deux responsables, regrettant une mesure qui "correspond davantage à un coup de rabot qu'à une réelle politique de l'emploi".
Les deux responsables estiment également que "stigmatiser" le contrat aidé "comme 'inefficace' et 'coûteux' alors que le gouvernement n'annonce pas de solution de substitution (...) provoquera, faute de débouchés à court terme, un retour au chômage de publics déjà fragilisés".
Les contrats aidés, "une réelle opportunité". Ils estiment par ailleurs que le dispositif des contrats aidés "ne mérite pas toutes les critiques dont il fait l'objet" et constitue au contraire une "réelle opportunité de resserrer les liens avec les structures d'insertion au niveau local pouvant offrir au moyen de formations adaptées, des parcours professionnels variés et des perspectives de recrutement".
Dans "le contexte social actuel", le contrat aidé est aussi "une implication marquée dans la lutte contre les discriminations et favorise le développement de l'égalité des chances face aux difficultés d'accès au marché de l'emploi qui touchent particulièrement les jeunes", jugent-ils.