Le gouvernement allemand "condamne" les tests menés pour le compte des constructeurs automobiles allemands sur des êtres humains et des singes, révélés ces derniers jours par la presse, a déclaré lundi le ministre des Transports et l'Agriculture.
Après le scandale des moteurs diesel truqués, ces deux nouvelles affaires "montrent que la confiance en l'industrie automobile est à nouveau écornée", a ajouté le ministre Christian Schmidt, qui a demandé à la commission d'enquête chargée du "dieselgate" de se pencher sur ces accusations.
"Je n'ai aucune compréhension pour tout cela, ces tests devaient uniquement servir à la promotion des constructeurs automobiles, nous ne pouvons et n'allons accepter cela", a dit le ministre.
Il a demandé "des explications" aux groupes impliqués, soit les géants allemands Volkswagen, BMW, Daimler et l'équipementier Bosch, qui finançaient ensemble l'organisme EUGT à l'origine des deux programmes de recherche controversés.
Des singes placés devant des dessins animés, respirant de la fumée. Le premier, dévoilé par le New York Times, porte sur des tests menés aux États-Unis sur des singes en 2014, enfermés face à des dessins animés pendant qu'on leur faisait respirer la fumée émise par une Beetle, successeur de la Coccinelle, modèle phare de Volkswagen. Le but était "de prouver que les véhicules diesel de technologie récente sont plus propres que les vieux modèles", a affirmé le quotidien, argument clé des constructeurs pour percer le marché américain.
Faire inhaler du NO2 à 25 personnes en bonne santé. Bien distincte, la deuxième affaire porte sur des tests réalisés en Allemagne sur des êtres humains, révélés lundi par les journaux Stuttgarter Zeitung et Süddeutsche Zeitung. Un institut hospitalier d'Aix-la-Chapelle, mandaté par l'EUGT, a fait inhaler en 2013 et 2014 du dioxyde d'azote (NO2) à 25 personnes en bonne santé, à des concentrations variées, détaillent les deux journaux.
Cette étude "n'a rien à voir avec le scandale du diesel", qui frappe depuis deux ans de nombreux constructeurs dont Volkswagen, pas plus qu'avec les tests sur les singes, s'est défendu lundi l'institut. L'objectif était de mesurer l'effet de l'exposition au NO2 sur le lieu de travail, "par exemple pour les conducteurs de poids-lourds, les mécaniciens ou les soudeurs", pour recommander une éventuelle baisse des seuils réglementaires, explique l'institut américain.