L'encadrement des loyers, qui existe déjà à Lille et à Paris, va être étendu début 2022 à trois nouvelles villes, à savoir Lyon, Bordeaux et Montpellier. Ce dispositif est censé éviter la flambée du prix des loyers et échapper à la loi de l'offre et de la demande. Pour savoir si cette mesure peut avoir une utilité dans ces grandes villes de province, il faut se pencher concrètement sur les expériences passées et l'influence de l'encadrement sur le prix des loyers.
Baisse des loyers de 1% à Paris
À Paris, l'encadrement des loyers a été annulé par la justice fin 2017, puis rétabli mi-2019. Sur cette période de près de deux ans sans encadrement, les loyers ont augmenté de 5%. Depuis que le dispositif a été rétabli, ils ont baissé d'un peu plus de 1%. Ce n'est pas dû qu'à l'encadrement des loyers, il y a aussi la hausse des achats, mais la mesure a joué.
À Lille, où cette mesure a été annulée en 2017, les loyers ont augmenté de 4% en deux ans et demi. Depuis le rétablissement de l'encadrement, début 2020, il n'y a pas eu de baisse des loyers, mais déjà une stabilisation des prix du marchés dans une métropole à une heure de Paris.
Quid des contrôles ?
Si on se place du point de vue d'un locataire, l'encadrement des loyers est une bonne chose. Il n'entraîne pas une baisse drastique des loyers, certes, mais il empêche une envolée des prix. Or, dans les trois villes qui ont été retenues par le gouvernement pour cette deuxième phase, il y avait besoin de mettre un coup de frein : en quatre ans, les loyers ont augmenté de 4% à Montpellier, de 10% à Bordeaux et même de 22% à Lyon.
Il y a pourtant deux ombres au tableau. D'abord, le manque de contrôle, avec des mairies dans l'incapacité de sanctionner des propriétaires qui ne respectent pas la loi. Il y a donc des abus dans certaines zones. L'encadrement des loyers diminue le rendement des biens immobiliers et cela peut donc repousser les investisseurs dans les villes où il est mis en place.