Le trajet Paris-Londres bientôt accessible en low-cost ? Getlink (ex-Eurotunnel), la société concessionnaire du tunnel sous la Manche, envisage sérieusement la possibilité de développer une offre de trajets à prix réduits, révèle le Journal du dimanche. L'entreprise a commandé une étude pour préparer le terrain.
Même modèle que Ouigo. Selon l'étude, "le marché ferroviaire est prêt pour voir cohabiter des offres bon marché et premium". Concrètement, il s'agirait de mettre en place des offres équivalentes à celles de Ouigo et Izy, des versions low-cost de la SNCF et Thalys. "La recette est simple : il faut prévoir des départs et arrivées dans des gares périphériques et utiliser les voies des anciennes lignes, moins rapides mais où les péages sont moins chers ", assure Jacques Gounon.
Ce modèle permettrait, selon l'étude, de réduire de 25 à 30% les coûts de fonctionnement actuel de la ligne franco-britannique. Baisse qui serait ensuite répercutée sur le prix des billets. En revanche, le trajet pour rallier Londres à Paris (et inversement) devrait être plus long : 3h contre 2h20 en Eurostar. Deux gares sont envisagées comme points de départ et d'arrivée : Roissy-Charles-de-Gaulle en France (la gare sera reliée à la capitale par un train express en 2024) et Stratford en Angleterre, ville située dans la banlieue de Londres, desservie par les transports en commun.
Quatre millions de passagers supplémentaires ? Avec le low-cost, Jacques Gounon, PDG de Getlink, espère "augmenter la fréquentation du tunnel sous la Manche, actuellement de 58 %". " À horizon dix ans, l’étude révèle que quatre millions de nouveaux passagers pourraient utiliser cette offre ferroviaire, sans même prendre en compte la croissance naturelle du marché", affirme-t-il au JDD. L’étude estime que des offres bon marché pourraient représenter jusqu’à 285 millions d’euros de chiffre d’affaires par an pour deux millions de passagers.
Reste que l'arrivée de Paris-Londres en trains low-cost n'est pas pour tout de suite. "Si une nouvelle compagnie se lance sur le low cost, il faudra compter au moins dix-huit mois avant qu’elle soit opérationnelle. Ce délai serait raccourci à six mois dans le cas où Eurostar se lancerait dans la course au low-cost, grâce à l’effet d’expérience dont il bénéficie", précise Getlink. Pour l'instant, aucune compagnie ne s'est manifestée mais, selon le JDD, les noms des opérateurs Thalys, Italo, Virgin et de la SNCF circulent.