Frédéric Duval est prêt "à discuter de tout" avec les commerçants. "Je leur tends la main", assure le directeur général d'Amazon France, invité mardi d'Europe 1. Le géant américain de la vente en ligne est pourtant sous le feu des critiques des fédérations françaises, ulcérées de voir croître son activité alors que les commerces ont été contraints de baisser le rideau de fer. Le "Black Friday", journée de promotions XXL prévue fin novembre, cristallise les tensions : alors que les commerçants sont priés de rester fermer, Amazon pourra brader ses stocks.
Mais le directeur d'Amazon France n'envisage pas de renoncer à cette journée. "Je souhaite faire comprendre à tous que ce moment est attendu par les Français. C'est un moment où ils font des économies, où ils préparent la saison de Noël, où ils récupèrent des jouets et des produits d'équipement. C'est un moment important pour eux et pour tous nos fournisseurs", justifie-t-il.
"J'applique les règles du gouvernement"
De nombreuses voix s'élèvent par ailleurs pour demander à ce que les enseignes de vente en ligne soient soumises à la même règlementation sur les "biens essentiels" que les petits commerces. Début novembre, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, avait accusé Amazon de "se gaver" et recommandé aux Français de ne pas acheter de livres sur son site. La réponse de Frédéric Duval est claire : "J’applique les règles du gouvernement. Je souhaite, comme tout le monde, que les conditions sanitaires reviennent au plus vite à la normale. Je ne suis pas en opposition avec les commerces français, au contraire."
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"Il faut que les commerçants français viennent sur le digital", recommande Frédéric Duval. En guise de main tendue, le DG d'Amazon France leur propose un "accélérateur numérique", visant à les accueillir plus facilement sur son site. "Abonnement mensuel gratuit pendant trois mois, crédits publicitaires, formations webinaires, accompagnements personnalisés... Il ne faut que trois jours pour ouvrir un compte Amazon.fr et commencer à vendre", assure-t-il. Et ajoute : "Cela marche pour 11.000 entreprises en France, pourquoi pas pour l'ensemble des commerçants français ?"