Le conseil d'administration de Bouygues a tranché : il ne donne pas suite à l'offre Numéricable-SFR. Le propriétaire de SFR, Patrick Drahi, avait proposé de racheter pour 10 milliards d’euros la filiale téléphonique du groupe Bouygues.
"Un risque d'exécution important". Le conseil d'administration a décidé "à l'unanimité" de repousser cette offre, estimant qu'elle "représente un risque d'exécution important qu'il ne revient pas à Bouygues d'assumer, en particulier en matière de droit à la concurrence". Dans son communiqué, le conseil dit aussi avoir "apporté une grande attention aux conséquences d'une consolidation du marché sur l'emploi ainsi qu'aux risques sociaux nécessairement liés à une telle opération".
Le conseil d'administration de l'opérateur considère aussi que "Bouygues Telecom est particulièrement bien placé pour bénéficier de la croissance" d'une nouvelle période "portée par le développement exponentiel des usages numériques". Le groupe estime disposer "d'un avantage concurrentiel fort et durable grâce à son portefeuille de fréquences et son réseau 4G".
Drahi à Bercy pour rencontrer Macron. Au même moment, Patrick Drahi était reçu par le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron. Le président d'Altice, la maison-mère de Numéricable-SFR, s'est vu demander une "évaluation des résultats et des conséquences du rachat de SFR" par Numéricable, l'an dernier.
Le gouvernement ne cache pas qu'il n'est pas favorable à un rachat de Bouygues Télécom par le groupe de Patrick Drahi. Emmanuel Macron avait ainsi jugé dimanche matin que le rachat de Bouygues Telecom par SFR n'était "pas souhaitable". Manuel Valls avait quant à lui enfoncé le clou en posant cinq conditions à un rapprochement entre les deux opérateurs.