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Barthélémy Philippe, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : JEFF PACHOUD / AFP , modifié à
Le relèvement de la taxe sur l'électricité, voulu par le gouvernement dans le projet de loi de finances, devait rapporter trois milliards d'euros mais la mesure a été rejetée par les députés. Néanmoins, le gouvernement n’a, à ce stade, pas l’intention de renoncer à cette hausse de taxe.

Le retour des débats sur le volet recettes du projet de loi de finances à l'Assemblée nationale pourrait de nouveau tourner au supplice pour le gouvernement. Alors qu'il reste 1.500 amendements à examiner cette semaine, le budget initial a déjà été largement détricoté. Parmi les mesures phares rejetées par une majorité de députés, figure le relèvement de la taxe sur l'électricité au-delà de son niveau d'avant crise énergétique.

Officiellement, le gouvernement compte aller jusqu'au bout, comme l'a confirmé la ministre déléguée à l'Énergie, Olga Givernet, sur France Bleu jeudi dernier. L'exécutif tente de raisonner les opposants à cette hausse de taxe en jouant l'apaisement. 

Unanimité des groupes politiques contre la mesure

Mais, il a beau rappeler que la facture des 80% de ménages abonnés au tarif réglementé va tout de même baisser d'environ 10% l'an prochain, grâce à la chute des prix du marché, c'est insuffisant pour le RN et la gauche, farouchement opposés à la mesure. Une partie des troupes macronistes s'y oppose également, et même la Droite républicaine, dont Michel Barnier est issu, se dresse contre ce texte.

La vice-présidente Droite républicaine de la commission des Finances, Véronique Louwagie, s'est chargée de tirer la sonnette d'alarme dans l'hémicycle. "Là, il s'agit d'une hausse de taxe pour tous les Français. Pour les abonnés au tarif réglementé, cela va conduire à limiter la baisse sur leurs factures à laquelle ils pouvaient prétendre du fait du recul des prix de l’électricité. Pour les abonnés à offre fixe, cette mesure va entraîner une hausse mécanique de leurs factures d’électricité", a-t-elle exposé.

Le gouvernement n’a pas l’intention de renoncer à cette hausse de taxe

Au sein même du gouvernement, il y a eu des dissonances vis-à-vis de cette mesure. La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher s’est publiquement opposée à cette hausse de taxe, qu’elle juge contradictoire avec les objectifs environnementaux du gouvernement car elle pénalise l’énergie la moins polluante dont disposent les Français.

Quoi qu'il en soit, le gouvernement n’a, à ce stade, pas l’intention de renoncer à cette hausse de taxe, indique l’entourage du ministre de l’Économie Antoine Armand à Europe 1. Néanmoins, l'exécutif est ouvert au dialogue, et donc prêt à étudier des mesures alternatives sous forme d’économies de dépenses publiques, dont le rendement budgétaire serait équivalent aux trois milliards d’euros que cette hausse de taxe doit rapporter.