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Barthélémy Philippe
Alors que les consultations pour tenter de nommer un nouveau Premier ministre doivent débuter ce vendredi, il existe très peu de chances de voir Emmanuel Macron désigner la candidate voulue par le NFP, Lucie Castets. En cause, des différences de fond, à commencer par le budget 2025. 

C’est le jour J pour les représentants du Nouveau Front populaire et leur candidate, Lucie Castets, qui ont rendez-vous avec le président de la République. Objectif : convaincre le chef de l’État de nommer la haute fonctionnaire de la mairie de Paris à Matignon. A priori, ils n’ont quasiment aucune chance d’y parvenir.

Au-delà de l’absence de majorité claire, la vision de l’économie du président de la République est à l’opposée de celle du NFP. La preuve avec le budget 2025. Alors que le projet du gouvernement démissionnaire table sur un gel des dépenses à 492 milliards d’euros, la gauche veut faire tout le contraire. 

Retour de l'ISF et investissement dans les services publics

Le NFP mise sur un choc des dépenses, qui finirait par booster la croissance, comme l’explique Fabien Roussel : "Il faut augmenter le budget de l’État de 30 milliards d’euros, le porter donc à 522 milliards d’euros et pouvoir investir dans l’augmentation des salaires de la fonction publique, dans la gratuité de l’école publique". 

Parmi les dépenses, l’augmentation de 10% du salaire des fonctionnaires et des aides au logement, mais aussi des investissements massifs dans les services publics. La gauche veut toutefois compenser ces nouvelles dépenses par des impôts sur le revenu renforcé pour les plus riches, le retour de l’exit tax et de l’ISF, supprimées par Macron et la suppression de certains avantages fiscaux pour les entreprises. Objectif, un budget à peu près à l’équilibre, explique la députée PS Christine Pirès Beaune. "Face à ces dépenses supplémentaires, il y a forcément des recettes supplémentaires si on veut ne pas dégrader le déficit public".

Pour autant, le contre budget du NFP ne respectera la trajectoire de rétablissement des finances publiques prévue par le gouvernement démissionnaire. Le retour du déficit public à 4,1% fin 2025 du PIB nécessiterait en effet au moins 20 milliards d’économies en 2025.