Le gouvernement a présenté jeudi soir un budget 2025 très contraint, qui vise à contenir le déficit de la Sécurité sociale à 16 milliards d'euros en 2025, après 18 milliards en 2024. L'augmentation des dépenses de santé (objectif national de dépenses d'assurance maladie, Ondam) sera limitée à +2,8%, après 3,3% en 2024.
Les dépenses de santé augmentent inexorablement chaque année, sous l'effet de l'inflation, du vieillissement de la population et de la hausse des maladies chroniques.
L'enveloppe dédiée à l'hôpital augmentera, elle, de 3,1%, mais pour la Fédération des hôpitaux de France (FHF), il s'agit d'une hausse en "trompe-l'oeil", puisque le gouvernement augmente aussi d'environ 1 milliard d'euros les cotisations retraite versées par les établissements de santé.
Un appel à la grève nationale le 29 octobre
Quatre syndicats de la fonction publique hospitalière : la CGT, Force Ouvrière, Sud Solidaires et l'Unsa ont appelé les agents du secteur à se mobiliser le 29 octobre. Ils protestent contre le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2025, qu'ils jugent largement insuffisant face aux besoins croissants du système de santé. Selon eux, ce texte, qui prévoit une hausse limitée des dépenses de santé, représente "le coup de rabot de trop" après plusieurs années de contraintes budgétaires.
Le gouvernement a présenté un budget visant à contenir le déficit de la Sécurité sociale à 16 milliards d'euros en 2025, contre 18 milliards en 2024. Pour cela, il propose de limiter l'augmentation des dépenses de santé à 2,8%, contre 3,3% cette année. Cependant, les syndicats estiment que ce chiffre ne suffit pas à compenser l'inflation, le vieillissement de la population et la hausse des maladies chroniques, qui continuent de faire grimper les coûts.
Des hausses budgétaires en trompe-l’œil pour les hôpitaux
Le gouvernement annonce une augmentation de 3,1% du budget dédié aux hôpitaux, mais la Fédération des hôpitaux de France (FHF) a exprimé sa déception, qualifiant cette hausse de "trompe-l'œil". En effet, cette augmentation est en partie neutralisée par la hausse d'environ un milliard d'euros des cotisations retraite que les établissements de santé devront assumer, ce qui réduira l'impact réel de l'augmentation des crédits.
Les syndicats, dans un communiqué commun, avertissent que ce budget pourrait marquer "l'hallali du système de santé à la française". Ils appellent à un "plan Marshall" pour la santé, réclamant une hausse du budget de la Sécurité sociale qui devrait atteindre les 10% pour répondre aux besoins du secteur. Selon eux, l'insuffisance des moyens met en danger la santé publique et accentue les difficultés auxquelles sont confrontés les professionnels des hôpitaux et du secteur médico-social.
Les syndicats dénoncent également certaines mesures du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), telles que le transfert accru du remboursement des consultations médicales aux complémentaires santé et l’abaissement des plafonds des indemnités pour arrêt maladie. De plus, la revalorisation annuelle des retraites sera décalée de six mois, ce qui risque d’aggraver, selon les syndicats, les inégalités sociales et d’accentuer le renoncement aux soins.
Un appel à la mobilisation pour sauver le système de santé
Face à ce qu’ils considèrent comme une menace grave pour l'avenir du système de santé français, les syndicats appellent à une "journée nationale de mobilisation et de grève" le 29 octobre. L’objectif est de faire entendre les revendications des professionnels du secteur, notamment en matière de financement, et de pousser le gouvernement à revoir ses ambitions budgétaires à la hausse pour garantir des soins de qualité à l'ensemble de la population.