Même si la dette perdure, c'est la fin d'une époque : le gouvernement doit présenter mardi un budget de la Sécurité sociale en excédent pour la première fois depuis 18 ans, au prix d'un coup de rabot sur les pensions de retraites et les allocations familiales. Le fameux "trou de la Sécu" n'est pas encore comblé, mais en attendant l'extinction de la dette sociale prévue pour 2024, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2019 devrait rester comme celui de la fin des déficits.
Un montant qui pourrait être révisé à la baisse. L'objectif est à présent à portée de main, d'autant plus que les prévisions pour 2018 ont été nettement améliorées, avec un déficit désormais attendu autour de 400 millions d'euros. Même si ce montant pourrait être révisé en baisse à cause du ralentissement de la croissance et de l'emploi, le PLFSS 2019 a pu être préparé sous de bons auspices.
Cette manne annoncée sera bienvenue pour concrétiser les quatre grands plans dévoilés ces derniers mois par l'exécutif, en faveur des Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), du "reste à charge zéro" sur certains soins (optique, dentaire, audioprothèses), contre la pauvreté et sur la "transformation" du système de santé.
Des mesures nouvelles. Mais les vannes sont loin d'être grandes ouvertes et d'importantes économies sont encore attendues en 2019. "sans mesures nouvelles", le déficit replongera à 3 milliards d'euros l'an prochain, prévient la Commission des comptes de la Sécu. Sans "mesures nouvelles", le déficit replongera à 3 milliards d'euros l'an prochain, prévient la Commission des comptes de la Sécu.
Comme chaque année, l'Assurance maladie devra freiner l'évolution spontanée de ses dépenses, estimée à 4,5%. Elle devra donc trouver 3,8 milliards d'euros sur les prix des médicaments, les arrêts de travail et la chirurgie "ambulatoire", entre autres.
Un tour de vis. Cet effort, au même niveau que les années précédentes, ne suffira toutefois pas à sortir la Sécu du rouge. L'objectif sera atteint grâce à un tour de vis sur les pensions de retraite servies par l'Assurance vieillesse et sur les allocations familiales, qui seront revalorisées de 0,3%, bien en-deçà de l'inflation. Rien que pour les retraites, l'économie attendue s'élève à 2 milliards d'euros, selon Bercy. Des coupes qui serviront aussi à compenser un désengagement de l'Etat : à partir de 2019, les nouvelles exonérations de cotisations décidées par l'exécutif ne seront plus compensées intégralement à la Sécu.