Une semaine après le projet de loi de finances, c’est au tour du budget de la Sécurité sociale de passer l’épreuve du feu. Le texte arrive aujourd’hui en séance publique à l’Assemblée : 15 milliards d’euros d’économies sont sur la table. Consultations médicales, indemnités journalières, allègements de charges. Officiellement, la Sécurité sociale se serre la ceinture. Mais dans les faits, ce sont les entreprises qui vont trinquer.
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5 milliards d'économies
"Les entreprises ont bien compris qu’elles vont passer à la caisse !", s’agace la présidente du réseau Croissance Plus. Dans le futur budget de la Sécurité sociale, 5 milliards d’euros d’économies reposent uniquement sur les employeurs et leurs salariés. Il s’agit de la baisse des allègements de charge prévus par le gouvernement. Croissance Plus a fait les calculs : cette mesure va augmenter le coût du travail pour les employeurs, entre 1,4 et 2% de hausse à prévoir, explique Audrey Louail, sa présidente.
"Ça veut dire qu’on va avoir 2% de moins de résultat pour des entreprises qui sont, pour certaines, déjà en difficulté, ça va être 2% de moins d’investissement, et au niveau de l’emploi ça va se traduire par un gel des recrutements, et par peu ou pas d’augmentation des salaires en fonction de la situation des entreprises".
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"C’est un tour de passe-passe"
Autre mesure qui fait hérisser les poils des employeurs, sur les arrêts de travail : le texte prévoit de diminuer les indemnités journalières versées par l’Assurance maladie. Autrement dit : ce sont les employeurs qui vont devoir mettre la main à la poche, peste François Asselin, le président de la CPME.
"C’est hypocrite de refiler la patate chaude aux employeurs sans qu’ils aient les moyens de juguler les arrêts de travail parfois intempestifs. Vous avez au gouvernement de vrais magiciens : c’est un tour de passe-passe, présenter des économies alors que ce sont des augmentations de charges directes pour les entreprises, c’est une manière détournée de ne pas dire que finalement, celles qui vont faire l’effort ce sont les entreprises". Même exaspération face à la baisse des remboursements des consultations médicales. Là encore, les mutuelles vont devoir compenser… avec des hausses de tarifs à la clé pour les entreprises.