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Baptiste Morin / Crédits photo : SARAH MEYSSONNIER / POOL / AFP , modifié à
Michel Barnier, nommé Premier ministre ce jeudi par Emmanuel Macron, va devoir relever un certain nombre de défis en matière économique. Avec, en premier lieu, le vote du budget au milieu d'une Assemblée nationale fracturée, mais aussi la réduction du déficit public alors que Paris est visée par une procédure européenne.

Tout juste nommé à Matignon, Michel Barnier a du pain sur la planche. Le nouveau Premier ministre doit former son gouvernement - une tâche loin d'être aisée - et le temps presse. Le bureau de Matignon est déjà recouvert de dossiers, dont certains apparaissent plus urgents que d'autres. Au sommet de la pile : le budget 2025.

Si l'élaboration d'un budget a souvent des allures de marathon, Michel Barnier va être soumis à l'exercice du sprint. Car le projet de loi de finances doit être déposé le 1er octobre à l’Assemblée nationale. Et si le gouvernement Barnier pourrait contourner la règle et se donner une ou deux semaines supplémentaires, la mission ne s’annonce pas moins délicate.

"Rassembler tout le monde en l'espace de trois mois" 

"Ça va être compliqué, surtout de trouver un consensus", confirme Maxime Darmet, économiste chez Allianz Trade. "Les partis au sein de l’Assemblée nationale ne sont d’accord sur à peu près rien. Pour rassembler tout le monde en l’espace de trois mois (un budget doit être voté avant le 31 décembre, ndlr), cela risque d’être compliqué. Nous, on s’attend à ce que les parlementaires s’accordent sur quelques mesures pour limiter la casse", poursuit-il. 

Avant l’épreuve du budget, d’ici au 20 septembre, la France devra avoir transmis à Bruxelles son plan de réduction du déficit public. C’est la première obligation dans le cadre de la procédure européenne qui vise Paris pour déficit excessif. "Le document dira le déficit prévu en fonction d’une hypothèse macroéconomique. Il se peut qu’il ne soit pas très honnête", prévient Maxime Darmet. Ancien commissaire européen et négociateur du Brexit, Michel Barnier devra réussir à rassurer Bruxelles. Ce plan sera d’autant plus scruté qu’un nouveau dérapage du déficit public est en cours, a prévenu Bercy ces derniers jours.