À La Jonquera, dans cette gigantesque zone industrielle dénuée de charme, les Français viennent pour les maisons closes, l'alcool et surtout les cigarettes. Et depuis trois semaines, ils se frottent les mains : la France n'impose plus de limite d'achats de cigarettes depuis l'Espagne, l'Italie ou tout pays de l'Union européenne.
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Business juteux
Depuis la levée de la limite, les clients français défilent chez Fatima, buraliste. "Les Marlboro ici, c'est 57,50 euros", expose-t-elle ; une cartouche deux fois moins cher qu'en France. "Ça change tout ! Il y a 20% de clients français en plus pour le mois qui est déjà passé. Et je crois que cette année, on va travailler plus", ajoute Fatima.
Un business juteux. Alors, hasard ou pas, sept nouveaux débits de tabac ont vu le jour ici ces deux derniers mois. Peut-être pour mieux accueillir ce Bordelais qui désormais peut se lâcher. "Il y a une dizaine de cartouches puisque maintenant on peut faire un peu ce qu'on veut, on ne va pas se faire arrêter et on en profite", confie-t-il avec le sourire.
Une mansuétude qui aiguise aussi les appétits. Exemple avec ce Français, avec un coffre plein, qui pourtant assure ne pas vouloir faire de la revente : "Ce sont des cigares pour un collègue… Mais je ne veux pas dire combien j'ai sur moi". Pour ne pas avoir de problèmes, il faudra juste prouver à la frontière que le stock n'est destiné qu'à la consommation personnelle.