C'est l'une des annonces marquantes de l'allocution d'Emmanuel Macron lundi soir : le 11 mai devrait débuter le déconfinement partiel et progressif de la France. Mais les cafés, restaurants et hôtels, eux, resteront fermés jusqu'à une date encore indéfinie. "Nous sommes très inquiets, nous ne savons pas comment nous allons terminer les fins de mois", réagit pour Europe 1 Didier Chenet, président du GNI, le Groupement national des indépendants de l'hôtellerie-restauration.
Un moratoire sur les charges
Après un mois de confinement total, le secteur est dans un état critique. "Nous avons aujourd'hui des trésoreries exsangues et nous ne savons pas comment nous allons faire face, avancer les salaires en attendant que le chômage partiel nous soit remboursé, mais également payer les fournisseurs", alerte Didier Chenet. Il réclame que le plan mis en place par le gouvernement pour l'hôtellerie-restauration soit amélioré. "On ne peut pas se contenter de reporter les charges. Nous ne seront pas en capacité de payer dans six mois, un an, deux ans... des charges pour lesquelles nous n'avons aucun chiffre d'affaires. Il faut absolument un moratoire sur les charges fiscales, les charges sociales et les loyers."
Sur ce point, Didier Chenet estime qu'il y a "une lueur d'espoir" : "Je pense que le président a laissé la porte plus qu'entrouverte." En effet, Emmanuel Macron a demandé au gouvernement de prévoir "un plan spécifique pour les secteurs qui, comme le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, la culture et l’événementiel, seront durablement affectés". "Des annulations de charges et des aides spécifiques seront mises en place", a précisé le président de la République. "Un moratoire redonnerait de l'espoir à tous les hôteliers et restaurateurs", assure Didier Chenet.
Appel aux banques, aux bailleurs et aux assureurs
Au-delà de l'aide de l'État, il demande que "les banques jouent le jeu". "Aujourd'hui, elles ne jouent pas le jeu avec les petits indépendants qui sont dans des situations de trésorerie difficiles et qui ont les pires difficultés à accéder aux prêts garantis par l'État", affirme le président du GNI, qui appelle aussi à la clémence pour les loyers. "Il faut que les bailleurs comprennent que nous sommes dans le même bateau : si nous coulons, ils couleront avec nous."
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Enfin, Didier Chenet tacle les assureurs qu'il accuse d'un "manque de solidarité". "Ils doivent investir dans nos entreprises. Je vais proposer au ministre de l'Économie la création d'un fonds d'investissement qui vienne en aide au secteur de l'hôtellerie-restauration. Et nous demandons que les assureurs aient l'obligation d'y souscrire", explique-t-il. Et le représentants des hôteliers-restaurateurs indépendants de se tourner vers l'avenir, guère optimiste : "Si la réouverture devait avoir lieu mi-juillet, la saison serait fichue. Ce sera dur..."