Le tribunal de commerce de Lille a choisi la Financière immobilière bordelaise (FIB) pour reprendre 511 magasins de l'enseigne de prêt-à-porter féminin Camaïeu et 2.659 salariés sur plus de 3.100, écartant l'offre de l'actuelle direction de l'entreprise en redressement judiciaire.
"L'intérêt de l'entreprise reste sa pérennité"
"Le tribunal regrette amèrement la faiblesse des prix de reprise, particulièrement celle de FIB, qui a été qualifiée d'indécente lors des débats. Néanmoins, l'intérêt de l'entreprise reste sa pérennité, qui apparaît meilleure dans le projet FIB", peut-on lire dans le jugement rendu lundi et consulté par l'AFP. La FIB, fonds d'investissement spécialisé dans l'immobilier commercial de l'homme d'affaires Michel Ohayon, qui a notamment acquis 22 franchises Galeries Lafayette en région en 2018, était soutenue par le comité social et économique (CSE) et l'intersyndicale CFDT-CGT-FO. Elle doit reprendre 511 magasins et 2.659 salariés, sur les 634 magasins et 3.146 salariés actuels de l'entreprise.
>> LIRE AUSSI - Non, les enseignes de prêt-à-porter ne font pas toutes faillite à cause de la crise du Covid-19
La FIB conservera la logistique actuelle avec le prestataire Dispéo et s'engage à garder le siège à Roubaix (Nord) et le bâtiment logistique pendant cinq ans. "Il y a moins de casse", soulignait Omar Rahni, représentant CGT au CSE. "Et puis, comment soutenir une équipe dirigeante qui coule la boîte, la met en redressement, bénéficie des aides de l'Etat, voit l'ardoise effacée et en profite pour fermer des magasins et licencier?"
"Nulle reprise ne peut réussir sans le soutien des équipes"
Le tribunal a donc écarté la deuxième offre, portée notamment par l'actuel PDG de l'entreprise, Joannes Soënen, et trois fonds déjà actionnaires (GoldenTree, CVC et Farallon), soutenus par le syndicat maison majoritaire (38%) Unis pour agir ensemble. Elle prévoyait de garder 2.520 emplois et de reprendre 446 magasins, dont 43 sous l'enseigne de prêt-à-porter féminin de la galaxie Mulliez, Grain de malice.
Mais le tribunal a souligné que "nulle reprise ne peut réussir sans le soutien des équipes et des salariés. Force est de constater que même si les fautes antérieures ne peuvent leur être reprochées, l'équipe dirigeante (actuelle) n'a pas su ou pas pu acquérir et conserver la confiance du personnel".