Un échange sous (très) haute surveillance. Sept mois après avoir été libéré sous caution dans des conditions très strictes, Carlos Ghosn va pouvoir parler avec sa femme ce vendredi, à 6 heures du matin heure française, pendant très précisément 60 minutes. Mais cette conversation ne sera pas "une bulle d'oxygène" pour l'ancien patron de Renault et de Nissan, puisqu'il est question ici de parler avec sa femme…à travers un écran.
Une heure de conversation...en présence d'un avocat
Cette visioconférence entre Tokyo et New York va se tenir dans le bureau des avocats de Carlos Ghosn, le seul lieu où il est autorisé à avoir un accès internet entre 9 heures et 17 heures, et en présence d'un avocat japonais qui parle anglais – la langue dans laquelle converse le couple Ghosn. Si l'intimité de cette conversation est donc limitée, d'autant que les thèmes abordés ont été imposés, ce n'est rien à côté de sa confidentialité : l'intégralité de l'échange sera versée au dossier et le procureur en aura connaissance.
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Même si dans le camp de Carlos Ghosn on parle de premier pas, on dénonce ce traitement qui semble normal au Japon. Il n'a pas pu échanger un email, un SMS ou une lettre avec sa femme depuis avril dénonce François Zimmeray, un de ses avocats parisiens. Sa femme Carole n'est ni poursuivie, ni mise en examen, ni placée sous le statut de témoin assisté dans cette affaire, mais simplement citée dans l'instruction. Une situation ahurissante selon ce même avocat. D'autant que les conseils nippons de Carlos Ghosn avaient demandé à de nombreuses reprises au juge de lui permettre de voir sa femme, en vain.
Quoi qu'il en soit, quand Carlos Ghosn raccrochera ce vendredi matin très précisément à 7 heures, il ne saura pas quand il pourra reparler à sa femme Carole.