BNP Paribas, Société Générale et Crédit Mutuel Alliance fédérale, qui possède le réseau CIC, vont commencer à partir du quatrième trimestre 2023 à mettre en commun les quelque 15.000 distributeurs automatiques de billets (DAB) qu'ils gèrent en France. Nommé "Cash services", à même de réduire le parc de DAB et les coûts de fonctionnement, ce projet permettra de "pérenniser durablement le libre-service bancaire auquel les Français sont attachés, dans les zones urbaines comme dans les zones rurales", soulignent les trois groupes bancaires dans un communiqué commun publié mercredi.
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Un projet déjà annoncé en 2021
Le projet avait été annoncé en octobre 2021, mais se met en place un peu plus tard que prévu. En octobre 2022, le directeur général délégué de BNP Paribas, Thierry Laborde, chargé notamment des réseaux de banque de détail, évoquait un lancement pour début 2023. S'ils ne communiquent pas encore sur le nombre de distributeurs disponibles quand le projet sera complètement déployé, c'est-à-dire à la fin 2025, les établissements bancaires indiquent que l'offre pour chacun des clients sera renforcée "jusqu'à 3 fois".
Le plus petit des réseaux concernés, CIC, comprenant environ 2.100 DAB fin 2021, cela suggère qu'il subsistera a minima 6.300 distributeurs "Cash Services" sur tout le territoire, ce qui représenterait une diminution forte par rapport au total existant pour les trois groupes cumulés. Ce sont les zones urbaines où cohabitent les quatre enseignes - BNP Paribas, SG (la nouvelle marque issue de la fusion entre Société Générale et Crédit du Nord), Crédit Mutuel et CIC - qui sont les principales concernées par ce projet de mutualisation.
Maintien des distributeurs en zones rurales
Aucun automate ne devrait être fermé dans les zones rurales et isolées, assurait l'une des trois banques lors de la présentation du projet initial. Les distributeurs "Cash Services" donneront la possibilité de retirer ou déposer des billets et de la monnaie, de déposer des chèques, de consulter son solde ou d'éditer un RIB. Les banques "tentent d'optimiser le nombre de DAB présents sur le territoire" car "c'est bien sûr un centre de coût", expliquait en novembre le directeur des affaires fiduciaires de la Banque de France, Christophe Baud-Berthier.
Moins de distributeurs signifie moins de frais d'approvisionnement, d'entretien, d'allées et venues des transporteurs de fonds... Le nombre total de distributeurs est déjà orienté à la baisse en France : la métropole en a perdu en moyenne un peu plus de 2 par jour en 2021. Elle comptait 47.853 DAB à la fin de cette même année, selon la Banque de France, soit près de 10% de moins qu'en fin d'année 2018.