Chaque année en France, un habitant produit 354 kg d'ordures ménagères, parmi lesquelles bon nombre d'emballages plastiques. Depuis plusieurs années, des entreprises françaises innovent pour créer des alternatives aux sacs, barquettes, et films plastiques pour protéger les aliments, sans passer par la pétrochimie. Trois représentants d'entre elles étaient présents chez Raphaëlle Duchemin dans La France bouge, jeudi sur Europe 1.
Sphère, ou les sacs à base de fécule de pomme de terre
Ce groupe français, né en 1976, est le leader européen des emballages ménagers, et détient notamment la marque Alfapac. Depuis quelques années, il produit des résines bioplastiques pour se faire plus respectueux de l'environnement. "L'un des objectifs de Sphère est de ne plus dépendre des matières premières d'origine pétrole, et trouver des produits performants, qui remplissent bien leur fonction d'emballage pour le moins cher possible", annonce d'emblée Jean-Marc Nony, directeur du développement durable du groupe.
"On a vraiment voulu travailler sur de nouveaux matériaux, en utilisant d'abord du plastique traditionnel mais recyclé. Puis, on a utilisé des biomatériaux, biosourcés, qui peuvent être ou pas biodégradables", se félicite-t-il au micro de Raphaëlle Duchemin, citant notamment l'exemple des sacs fabriqués à base de fécule de pomme de terre. Aujourd'hui, grâce à cette volonté forte du groupe, la quasi-totalité des sacs dits "fruits et légumes" que l'on trouve en grandes surfaces sont faits à partir de nouveaux matériaux.
>> De 13h à 14h, La France bouge avec Raphaëlle Duchemin sur Europe 1. Retrouvez le replay de l'émission ici
Vegeplast, ou les barquettes en maïs transformé
Dans cette société, ce n'est pas la pomme de terre que l'on utilise pour remplacer les emballages plastiques, mais le maïs, le blé, ou encore les oléoprotéagineux (colza, tournesol…). Après quinze ans de recherche dans le domaine, Vincent Pluquet, PDG et fondateur de l'entreprise, se réjouit de la qualité de ses barquettes biodégradables. "C'est toujours plus cher que la pétrochimie, mais techniquement on est capable de remplacer les emballages plastiques d'origine pétrochimique", assure-t-il, ravi, sur notre antenne.
Ses barquettes alimentaires, qui peuvent transporter de la viande ou du fromage par exemple, sont compostables. Deux techniques existent, qui prennent plus ou moins de temps. "Pour le compostage industriel, les emballages se transforment en compost de qualité en six semaines. Ça revient aux agriculteurs, qui peuvent mettre moins d'engrais chimiques et arroser moins en remontant leur taux de matière organique. Pour le compostage domestique, il faut attendre six mois avant que la barquette ne se dégrade complètement", précise Vincent Pluquet.
Vegeplast ne se contente pas des barquettes alimentaires, puisque l'entreprise a lancé en 2010 "la première capsule de café fabriquée à partir de matière végétale et biodégradable."
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Cosse, l'alternative bio, écolo et vegan aux films alimentaires
C'est en prenant connaissance, au cours d'un voyage en Nouvelle-Zélande, d'une technique de conservation des aliments à base de coton et de cire d'abeille que Clémence Maurel, la fondatrice de Cosse nature, a eu l'idée d'adapter la formule à son retour en France. Se faisant apprentie-chimiste, elle est parvenue à créer une alternative bio, écolo et vegan aux films plastiques qui servent à recouvrir nos aliments entamés. Il s'agit de pièces de tissu en coton, enduites de cire végétale. "Elles sont parfaitement autocollantes, réutilisables, ne transmettent pas d'odeur ou de goût à la nourriture, et sont lavables 250 fois", promet la créatrice.
Voici à quoi ressemblent les emballages conçus par Cosse.
Comment ça marche ? "L'emballage prend la forme que vous voulez avec la chaleur de vos mains. Il se met aussi directement sur les aliments. Il a un pouvoir respirant, ce qui va permettre de conserver plus longtemps les fruits et légumes", affirme Clémence Maurel sur Europe 1.
Ces emballages nouvelle génération se vendent par lot de trois, comprenant trois tailles de tissus différentes : une grande taille (pour les tartes par exemple), une taille moyenne et une petite taille (pour les avocats par exemple). Le prix ? 25 euros le lot.