Presque 50 millions de dollars, c’est la coquette prime que va toucher Larry Culp, le patron de General Electric pour récompenser les performances boursières du géant américain de l’énergie. L'action devait être au-dessus de 10 dollars pendant 30 jours consécutifs. Une prime extravagante pour un PDG, mis pas inédite. Sauf que cette fois, il y a un problème : le groupe a annoncé au printemps un plan d'économies de 2 milliards de dollars passant par la suppression de 13.000 postes. En France, les sites de Belfort et Villeurbanne sont notamment concernés et l'annonce ne passe pas auprès des salariés et syndicats.
"C'est déconnecté de ce qu'on vit"
"C'est l'EuroMillions ! Je ne sais pas quoi dire en fait... Il faut mettre une limite quelque part !" A Belfort, plan social après plan social, presque un tiers des effectifs de General Electric a fondu en 3 ans. "Oui, ça me choque. C'est déconnecté de ce qu'on vit nous, mais nous on est déconnectés de ce qu'il vit lui ! On est trois, on va être remerciés à la fin de l'année, nos postes vont être supprimés dans quelques mois."
De leurs côtés, les syndicats aussi s'insurgent. "C'est quoi, c'est un mercenaire, un terroriste industriel, qui est prêt à tout détruire, à vendre son âme au diable ?", ne décolère pas Philippe Petitcolin, de la CFECGC (Confédération française de l'encadrement - Confédération générale des cadres). "Je pense qu'on est arrivés au bout de ce système ultralibéral. Dire 'l'Etat ne peut rien, c'est le marché qui régit tout'... Est-ce qu'on veut continuer dans ce chemin là ?"
Le bonus pourrait même atteindre 230 millions
"Quand on apprend ça, au moment des période de fêtes, et qu'on sait qu'on est visés par un plan de licenciement, et qu'on va vous donner trois cacahuètes après 25 ou 30 ans de bons et loyaux services..., se désole pour sa part Nadine Boux du même syndicat.
Si le PDG atteint des objectifs financiers pourtant très abordables, son bonus pourrait même passer de 47 à 230 millions de dollars. Presque un quart de milliard de dollars...