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Propos recueillis par Guillaume Dominguez, édité par Philippe Folgado // Crédit photo : Baptiste Roman / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
La commission mixte paritaire, chargée de finaliser le projet du budget, propose une hausse des taxes sur les jeux d'argent en ligne. Une augmentation de 4% pour les paris sportifs, plus 10% pour le poker, ce qui monte la taxe à 70 et 50% des revenus des opérateurs privés. Mais quelles seraient les conséquences ? 

Les opérateurs privés des jeux en ligne s'inquiètent. Dans le cadre du projet de Budget 2025, la commission mixte paritaire a proposé d'augmenter les taxes sur les jeux d'argent en ligne, entre 4 et 10% en fonction des différents jeux. Des augmentations qui s'ajoutent à des taxes déjà très élevées, ce qui inquiète les opérateurs, comme l'explique Nicolas Béraud, président de l'Association française des jeux en ligne. 

"Pour les plus petits opérateurs, ça veut dire une mort assurée"

"C'est une véritable déflagration. Ça va remettre en cause notre modèle économique parce qu'on était déjà à un niveau de taxe très élevé. Aujourd'hui, 90 à 95% des profits vont à l'État". Une nouvelle augmentation des taxes laisse craindre une baisse d'activité pour les services de jeux en ligne, peut-être même pire : "La hausse massive envisagée ne permettrait plus d'avoir une activité pérenne. Et pour les plus petits opérateurs, ça veut dire une mort assurée". 

 

Autre conséquence redoutée par Nicolas Béraud, la montée du jeu illégal : "Il va se déployer et, probablement, en pari sportif. Car le jeu illégal a zéro contrainte et on aura une offre bien plus attractive". Si une telle chose se produit, en plus d'avoir des conséquences sur les opérateurs de jeu, cela pourrait aussi affecter l'ensemble du monde sportif en France : "Aujourd'hui, l'ensemble des opérateurs en ligne investissent auprès des ligues, des fédérations et des clubs à hauteur de 50 millions d'euros par an. Et clairement, il faudra faire tellement d'économies pour pouvoir survivre, que ce ne sera plus possible, malheureusement, d'investir dans le sport".