L'État amorce son retrait progressif du chômage partiel. S'il est maintenu en juin, le gouvernement a annoncé lundi que dès le 1er juin, les entreprises devront payer 15% de cette indemnisation mise en place pour éviter une explosion des licenciements causés par le confinement et l'épidémie de coronavirus. Par ailleurs, les autorités renforcent leurs contrôles pour lutter contre les abus. Car selon une étude du cabinet Technologia, près d'un quart des employés en chômage partiel total auraient poursuivi leur activité à la demande de leur employeur.
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"Pour moi, le chômage partiel n'a rien changé. Je continue de bosser comme avant", confirme à Europe 1 ce salarié d'une PME. Depuis le 17 mars, il est au chômage partiel complet, en tout cas administrativement. Car dans les faits, à la demande de son employeur, il n'a jamais cessé de travailler. "Lui est gagnant, et moi, tant que je n'ai pas de perte de salaire, cela ne me gêne pas du tout", confie-t-il. Son patron compensant à 100% son salaire, il n'a pas perdu un seul centime.
La fraude au chômage partiel est passible de deux ans de prison
Théo, commercial en automobile, n'a lui reçu aucun ordre de son entreprise, mais a voulu tout de même assurer ses arrières, étant payé à la commission. Il a donc traité quelques devis. "C'est un secteur très concurrentiel. Si on ne répond pas, une autre marque va répondre et on peut rater l'affaire", explique-t-il.
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Pour éviter ces abus, un vaste plan de contrôles a été mis en place, avec 300 personnes embauchées en avril pour renforcer les directions du ministère du Travail en régions. Cette fraude au chômage partiel est considérée comme du travail illégal, passible de deux ans de prison et de 30.000 euros d'amende.