"Choose France" : beaucoup de projets d'investissement… et un paradoxe bien français

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Nicolas Barré
En amont du troisième sommet "Choose France", lundi, l'Élysée a annoncé dimanche soir que près de quatre milliards d'euros provenant de grands groupes étrangers allaient être investis en France. L'éditorialiste d'Europe 1 Nicolas Barré analyse cette vague d'investissements comme la conséquence de trois facteurs, avec un paradoxe franco-français sur l'image d'Emmanuel Macron.
EDITO

Tapis rouge ! Lundi, plus de 200 PDG de groupes internationaux vont être reçus en grande pompe à Versailles lors du troisième sommet "Choose France", initié par Emmanuel Macron peu de temps après son accession au pouvoir. Dimanche soir, l'Élysée a annoncé que près de quatre milliards d'euros provenant de ces multinationales allaient être investis en France, dont deux milliards d'euros venus du seul armateur MSC. Pour l'éditorialiste d'Europe 1 Nicolas Barré, c'est le signe d'un climat des affaires meilleur que par le passé en France, grâce selon lui aux réformes menées depuis 2017.

"Lundi, une série de projets vont être annoncés dans le cadre du sommet 'Choose France'. L'un des plus emblématiques, peut-être, sera l’annonce du transfert de la City de Londres vers Paris de 100 à 150 banquiers de JP Morgan, la grande banque américaine. Qui ne compte pas s’arrêter là : à terme, elle veut transférer à Paris 450 personnes, ce qui est un effet direct du Brexit.

Parmi les autres grosses annonces, il faut signaler d'abord un investissement très conséquent du laboratoire pharmaceutique AstraZeneca à Dunkerque, pour un montant de 500 millions d’euros. Le chef de l'État sera d'ailleurs dans la ville nordiste, lundi. L’armateur de paquebots de croisière MSC va aussi passer ou confirmer plusieurs commandes pour six milliards d’euros. Et dans un secteur critique, celui des télécoms, Ericsson, l’un des concurrents de Huawei, va ouvrir un centre de recherche et développement de plus de 300 personnes.

Pas d'impact "gilets jaunes"

En clair, la crise des 'gilets jaunes' et les semaines de grèves n’ont pas découragé ces investisseurs. Même Google, que le gouvernement veut taxer davantage, annonce une augmentation de 50% de ses effectifs en France, soit 600 emplois de plus.

Trois facteurs expliquent cette attractivité : le Brexit, on le voit pour la finance, même si on parle de centaines d’emplois, pas de milliers ; d’autre part les investisseurs étrangers constatent qu'ils ont de plus en plus de mal à recruter en Allemagne, c'est une autre raison pour laquelle ils choisissent la France. Et enfin, il faut le dire, les réformes du marché du travail, des Prud'hommes, la baisse de l'impôt sur les sociétés, la réforme de l’ISF, etc. Tous ces facteurs jouent. On en arrive même à ce paradoxe que les étrangers ont une meilleure image de nous et de nos dirigeants, Emmanuel Macron en tête, que les Français eux-mêmes, toujours champions de l’autoflagellation."