Les jets privés doivent-ils être interdits ? C'est en tout cas ce que suggère l'écologiste Julien Bayou. Une idée reprise par Clément Beaune qui appelle à réguler l'usage des avions privés. "Je pense qu'on doit agir et réguler les vols en jet privé", a affirmé le ministre délégué chargé des Transports au Parisien. Mais est-ce réellement envisageable ? Il y a plusieurs possibilités : de l'incitation, de la taxation ou de la réglementation.
Un vol sur dix est privé
En termes de quantité, les jets privés représentent un vol sur dix en France et 5% du CO2 émit par le secteur aérien, ce qui peut paraître assez marginal. Mais ce qui fait réagir, c'est le coût carbone par personne, puisque le passager d'un jet privé polluera environ dix fois plus que s'il avait pris un avion commercial.
Ensuite, parmi les pistes pour encadrer ces vols, le gouvernement pourrait inciter les entreprises propriétaires de jets privés à rendre publics ces déplacements, en particulier quand il s'agit de trajets courts avec une alternative en train ou sur un vol commercial, dans la logique de la loi climat et résilience.
Imposer une taxe carbone européenne
Au niveau européen, il est question d'imposer une taxe carbone, et les vols en avion privé pourraient être intégrés dans les quotas. Mais au-delà du débat politique, voire moral, il faudra se poser la question de l'utilité et de la valeur de ces vols, explique Grégoire Carpentier, spécialiste de l'aérien au sein du Shift Project. "En général, ce sont des personnes qui sont importantes et qui ont un impact économique sur la société. Donc, il faut se poser la question de la valeur qui est derrière", affirme-t-il.
"Deuxièmement, il faut aussi se demander si ces personnes souhaitent envoyer ou pas un message d'exemplarité", poursuit-il.
Comme le secteur de l'aviation d'affaires a doublé sa part de marché en deux ans, et joue un rôle économique important dans le pays, les biocarburants ou l'hydrogène verts pourraient aussi être une réponse à moyen terme. En plus des jets privés, les méga yachts sont également dans le viseur de ces comportements à faire évoluer. "On ne fera plus comme avant", a précisé Clément Beaune.