C'est une journée importante au Parlement européen à Strasbourg. Les eurodéputés des 27 États membres s'apprêtent à voter huit textes qui portent sur le climat. Ils vont affecter notre quotidien, qu'il s'agisse de l'automobile, de l'industrie ou encore de la gestion de nos ressources. L'objectif est que l'Union européenne puisse tenir ses engagements de réduction de 55% des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 et atteindre l'objectif de neutralité carbone en 2050. Parmi les mesures phares, un projet de longue date : la mise en place d'une taxe carbone aux frontières.
"Un changement d'approche très clair"
C'est une idée qui avait déjà été évoquée sous Jacques Chirac. Le principe est simple : imposer un surcoût aux produits importés dans l'Union européenne, calculé en fonction des émissions de CO2 que cette production a générées. Pour l'eurodéputé Pascal Canfin, c'est un changement majeur de positionnement de l'Europe sur le climat. "C'est un changement de logiciel, de mentalité, d'approche, très clair de l'Europe sur le sérieux climatique", assure-t-il au micro d'Europe 1.
"Nous, on ne peut pas être les seuls à être sérieux sur le plan climatique, avec le reste du monde qui ne le serait pas, si en même temps on n'assure pas des conditions loyales de concurrence, si on n'assure pas une lutte contre le dumping climatique", assène l'eurodéputé. "Ça voudrait dire qu'on se tire une balle dans le pied puisqu'on dit à nos industriels, vous vous payez, mais pas vos concurrents." Le texte devrait être voté par une majorité d'eurodéputés ce mercredi.
Soumis à un vote unanime des Vingt-Sept
En revanche, un texte pourrait coincer : l'interdiction de la vente de voitures thermiques d'ici 2035. Deux options sont sur la table : une partie des eurodéputés proposent que 100% des voitures, qui ne respectent pas le zéro émission de CO2, soient interdites à la vente d'ici 2035.
D'autres fixent cette limite à 90%, mais sans date d'interdiction totale. Cela va se jouer à quelques voix, confiait mardi à Europe 1 un des membres du Parlement européen. Une fois ces huit textes votés au Parlement, il faudra ensuite qu'ils soient validés par l'ensemble de Vingt-Sept pour être mis en application.