Comment trouver 100 milliards d'euros ? Le plan de relance visant à lutter contre les effets du coronavirus a été présenté jeudi. Selon le gouvernement, c'est un plan inédit par son ampleur qui a pour but d'accélérer la transition écologique et de relocaliser ou développer les compétences françaises. Une somme importante qui nécessite plusieurs sources de financement.
Quatre fois plus d'argent qu'après 2008
Avec un montant de 100 milliards d'euros, le plan du gouvernement se place comme le plus gros plan de relance de l'histoire. De fait, c'est près de quatre fois plus d'argent que le plan de Nicolas Sarkozy après la crise financière de 2008. À titre de comparaison, c'est également deux fois le budget de l'Education nationale.
Cette somme importante va avoir plusieurs sources : 40 milliards d'euros de la part de l'Union européenne, dans le cadre du plan de relance accepté par Bruxelles, mais également des emprunts ainsi qu'une mise à contribution de la Caisse des dépôts. Concernant le financement de ce plan de relance, Jean Castex a affirmé qu'il "n'y aura pas de hausse d'impôts". "Nous ne reproduirons pas l'erreur de procéder à des hausses de fiscalité qui affaibliraient notre croissance et enverrait des signaux négatifs aux ménages comme aux entreprises", a-t-il justifié jeudi en conférence de presse.
La croissance pour éviter de creuser la dette
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a pour sa part affirmé que ce plan de relance va permettre que la France "ressorte plus forte de la crise", alors que Jean Castex prévoit que l'effet sur la dette sera "presque entièrement résorbé à partir de 2025". "On en attend un très rapide retour sur investissement", a déclaré le chef du gouvernement, alors que la crise provoquée par l'épidémie de coronavirus va faire bondir la dette publique à près de 121% du PIB cette année.
Concrètement, le gouvernement espère que la croissance qui, espère-t-il, sera sauvé grâce à ce plan, permette, à long terme, d'effacer les effets de la crise. "La pire option, pour la soutenabilité de notre dette, serait de ne pas faire de plan de relance. De laisser l’économie s’installer en sous-régime. 4 points de PIB perdus, c’est, chaque année, environ 50 milliards d'euros de recettes non perçues", a détaillé Jean Castex. "100 milliards, c'est le montant nécessaire pour qu’on retrouve en 2022 le niveau d’activité qui était le nôtre avant la crise. C'est ambitieux mais c'est parfaitement à notre portée", a-t-il poursuivi.
Confiant, Bruno Le Maire a affirmé que la France "va arriver" à sortir de la crise. "La France sortira plus forte de la crise économique, avec une économie plus compétitive, plus solidaire, plus décarbonnée", a-t-il promis.
Revenir en 2022 au niveau d'avant crise
Ce plan doit servir à financer des projets très concrets comme la relocalisation de technologies du futur en France, la rénovation énergétique des bâtiments publics ou le développement du vélo. En économie, on parle de choc d'offre. Comme le reconnait un ministre, ça aurait été plus simple de baisser les impôts et d'augmenter la prime d'activité, mais ça aurait été inutile, ajoute t-il. Une baisse des impôts de 3.3 milliards est toutefois prévue pour les entreprises, ce qui inquiète l'Association des maires de France qui craignent une "fragilisation" de leurs ressources.
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Ce que le gouvernement dit vouloir avec ce plan, c'est préparer la France du futur. Pour l’exécutif, la reprise de l'emploi et la décarbonisation de l'économie sont les seuls objectifs qui peuvent lui permettre de repartir. Dans son interview, Jean Castex rappelle trois priorités : "le verdissement de notre économie, la cohésion sociale et territoriale et rendre la France plus compétitive et plus souveraine". Le but est de revenir en 2022 au niveau d'avant crise. Alors qu'une récession de 11% est prévue cette année, certains au ministère de l'Economie considèrent que cela relèverait de l'exploit.