C'est un programme qui soulève beaucoup d'inquiétudes. Ce vendredi, le programme du Nouveau Front populaire doit être présenté et chiffré ce vendredi lors d'une conférence de presse. Estimé à 106 milliards d'euros de dépenses par la socialiste Valérie Rabault, ce projet pourrait en réalité coûter beaucoup plus cher alors que la France a vu sa note être dégradée par Standard & Poor's et la commission européenne a ouvert une procédure pour déficit excessif.
"Nous n'allons pas regarder à la virgule près le déficit en 2027 si on doit, par exemple, dépasser les 3%"
Pourtant, cette situation ne semble pas préoccuper le Nouveau Front populaire. La gauche ne voit pas d'urgence à ramener le déficit public sous les 3% du PIB, comme l'exige le pacte de stabilité européen, selon les propos tenus par Éric Coquerel, lors d'une audition au Medef : "Nous n'allons pas regarder à la virgule près le déficit en 2027 si on doit par exemple, dépasser les 3%".
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Une politique risquée selon Charles-Henri Colombier, directeur de la conjoncture de Rexecode. "Désormais, Bruxelles peut imposer des sanctions aux États qui ne respectent pas leur programme budgétaire de l'ordre de 0,05% du PIB tous les six mois. C'est à peu près 1,5 milliard d'euros pour la France. Dans l'hypothèse où le gouvernement français irait dans une confrontation directe avec Bruxelles, on peut tout à fait imaginer que ce type de sanctions finisse par s'appliquer", estime-t-il.
En cas d'accession au pouvoir, le Nouveau Front populaire compte même réclamer la révision des règles budgétaires à ses partenaires européens. Mais ses chances d'aboutir sont très minces : le nouveau pacte budgétaire vient tout juste d'être renégocié. Et à l'exception de la Pologne, les 27 États membres se plient à la règle d'or d'un déficit public sous les 3% du PIB.