"Il n'y a pas et il n'y aura pas de hausse de la facture de nos clients liées aux compteurs Linky", martèle Marianne Laigneau. Lundi, un article paru dans Le Parisien avait créé la polémique : sept ans après le début de l’installation des compteurs Linky en France, les consommateurs devraient les rembourser via leurs factures d’électricité. La présidente du directoire d’Enedis, principal gestionnaire du réseau de distribution d’électricité, a répondu samedi à cette controverse au micro de Frédéric Taddeï dans l’émission C’est arrivé cette semaine sur Europe 1.
Plus de 32 millions d’usagers seraient concernés par cette affaire. Selon les calculs du Parisien, les Français se verront prélever huit euros en plus sur leurs factures d’électricité annuelle à cause de l’installation des compteurs Linky. Une information vivement démentie par Emmanuel Wargon. "Les consommateurs ne paieront pas plus au titre de Linky", a déclaré la ministre déléguée à la Transition écologique, mardi, à l’Assemblée nationale en réponse au député LFI Adrien Quatennens.
4 milliards d'euros d'investissement pour Enedis
Marianne Laigneau l’avoue : "Concevoir, faire fabriquer et installer un compteur" Linky coûte "4 milliards d’euros à Enedis". Mais il est hors de question de faire payer les clients pour la présidente de l’entreprise. "Ce coût est intégralement compensé par les économies de fonctionnement", justifie-t-elle.
L'installation des compteurs Linky permet notamment à Enedis de limiter les déplacements. Il n’est plus question d’aller relever les compteurs ou de se déplacer pour augmenter la puissance d'un compteur : tout se fait à distance. "Ce sont 64 millions de déplacements évités", appuie Marianne Laigneau. Les compteurs Linky serviraient également à réduire les fraudes et à dépanner plus facilement les consommateurs.
Mais alors, comment peut-on expliquer l’augmentation du prix de l’électricité si elle n’est pas liée aux nouveaux compteurs ? La présidente d’Enedis pointe "l’ambitieux programme de lutte contre le changement climatique" de la France. "Le service public apporte l'électricité jusqu'aux Français. Il va devoir raccorder plus d'énergies différentes puisque le mix énergétique français va faire une plus grande place aux énergies renouvelables à côté du nucléaire. Nous allons également connecter plus de voitures électriques", détaille Marianne Laigneau. Avant de conclure : "Tout ça a un coût, mais la Commission de régulation fixe les prix et, avec les efforts d’Enedis, fait en sorte que cette hausse soit mesurée."