Les commerces non-essentiels ont rouvert le mercredi 19 mai. 2:06
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Carole Ferry, édité par Léa Leostic
Avec la réouverture des commerces, la consommation repart à la hausse. Aux États-Unis, la reprise a également (et logiquement) entraîné de l’inflation, car l'industrie est toujours freinée par des pénuries et par la hausse du prix des matières premières. Une hausse des prix va-t-elle également être observée en France ? Europe 1 a interrogé Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes.
ANALYSE

Avec la levée du confinement, le couvre-feu repoussé à 21 heures et l'ouverture des magasins "non-essentiels", la consommation repart à la hausse. Cette reprise va-t-elle être accompagnée de l'inflation ? Certains ont déjà remarqué des conséquences sur leur porte-monnaie. "Je constate que mon plein me coûte plus cher qu'avant", "on anticipe l'augmentation des prix surtout pour aller en vacances", "pas mal de personnes ont déjà vu leur pouvoir d'achat diminuer. Je pense que c'est malheureusement toujours les mêmes qui vont subir", ont notamment confié des Parisiens au micro d’Europe 1.

Une demande en hausse et une offre perturbée

Cette hausse des prix a déjà frappé les États-Unis, avec +4,2% le mois dernier, et a fait réagir les marchés financiers, car c'est la loi de l'offre et de la demande. En effet, les Américains recommencent à consommer, mais en face, l'industrie est freinée par plusieurs problèmes : la pénurie des containers pour le transport maritime, ou encore de semi-conducteurs, composants électroniques qu'on trouve désormais dans toutes les voitures. À cela s'ajoute la hausse du prix des matières premières comme le pétrole, le cuivre ou encore le bois de construction. Une demande en hausse et une offre perturbée, cela fait mécaniquement grimper les prix.

"Peut-être une montée de l'inflation de 2,5 à 3%"

En France, la hausse de l'inflation est limitée pour le moment à 1,6%. Ce qui a le plus augmenté, ce sont les prix de l'essence et des voitures neuves. Mais on est au tout début de la reprise. Alors y a-t-il un risque de voir les prix s'envoler par la suite ? "Il y aura peut-être une montée de l'inflation de 2,5 à 3%, ce qui n'est pas la fin du monde. En France, on a connu pendant des années des inflations de 11 à 12%. Donc là, on est en train de pleurnicher parce qu'on en est à 1 ou 2% ? L'inflation, ce n'est pas un mal en soi. Le tout, c'est qu'elle soit limitée et qu'elle permette en réalité un mouvement naturel de l'évolution des prix", a voulu rassurer Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes, au micro d’Europe 1. Une flambée des prix dans les prochaines semaines n'est toutefois pas à exclure, mais elle devrait donc naturellement se réguler par la suite.