Le projet de bonus-malus sur les contrats courts, dont Emmanuel Macron a dit souhaiter qu'il "aille au bout", est une "voie sans issue", a estimé vendredi la CPME, accusant le chef de l'État de court-circuiter "les négociations en cours".
"Sur la forme, tout se passe comme si le chef de l'État faisait tout pour que la négociation en cours échoue", a dénoncé dans un communiqué la Confédération patronale des petites en moyennes entreprises. "Sur le fond, le président de la République semble ignorer que si les entreprises embauchent avec ce type de contrats c'est, pour la plupart d'entre elles, qu'elles sont dans l'incapacité d'embaucher à durée indéterminée, pour des raisons liées à leur activité", a-t-elle ajouté.
Lors de sa rencontre avec des citoyens dans la Drôme, Emmanuel Macron a réaffirmé jeudi sa volonté de réguler les contrats courts par un système de "bonus malus", consistant à moduler les cotisations chômage de l'employeur en fonction du taux de rupture de contrats de travail. "Moi, je souhaite qu'on aille au bout, branche par branche, parce que c'est vertueux", a déclaré le chef de l'État, en assurant que les règles devaient varier selon les secteurs d'activités, confrontés à des besoins différents.
Les CDD courts se sont multipliés par 2,5 en 20 ans. Ce projet, destiné à lutter contre l'envolée des CDD de courte durée, qui se sont multipliés par 2,5 depuis 20 ans, fait actuellement l'objet de négociations entre les syndicats et le patronat, très hostile à cette mesure perçue comme "un frein à l'activité".
Pour la CPME, les déclarations d'Emmanuel Macron viennent "une fois de plus mettre à bas les efforts de ceux, employeurs comme salariés, qui s'efforcent de trouver des solutions pour 'déprécariser' les contrats courts".
Emmanuel Macron appelé à rencontrer les dirigeants de PME. "La CPME ne cautionnera pas une forme de nouvelle taxe sur les entreprises qui créent des emplois en embauchant des salariés en contrat à durée déterminée", a ajouté l'organisation patronale, invitant le chef de l'État à venir rencontrer des dirigeants de petites et moyennes entreprises "afin de mieux connaître les réalités qui sont les leurs".
Les négociations sur la réforme de l'assurance chômage, en raison notamment de l'impasse entre les syndicats et le patronat, ont été prolongées mardi jusqu'au 20 février.