Cordons bleus, yaourts, hachés de jambon… Foodwatch alerte ce mercredi 17 avril sur de nouveaux cas de "cheapflation", après de premières révélations faites en février 2024. L'association épingle trois produits de consommation courante dont le prix a augmenté de près de 25%, alors que leur qualité s'est dégradée.
Pour rappel, la "cheapflation" est une pratique qui consiste à changer les ingrédients d'un produit alimentaire, afin de diminuer le coût de sa production. Bien souvent, le prix de vente n'est pas revu à la baisse et peut même être augmenté, comme c'est le cas pour les produits épinglés ce mercredi par Foodwatch.
40% d'emmental en moins
Les cordons bleus de la marque Le Gaulois ont perdu 6,9% de viande de poulet entre 2022 et 2024, et 40% d'emmental. La quantité de chapelure a en revanche augmenté de 18% et le prix au kilo de 25%. Le service consommateur de l'enseigne a confirmé ces informations auprès de Foodwatch, mais se défend d'avoir dû "faire évoluer" la recette de ses cordons bleus à cause "du manque d'approvisionnement de [leurs] volailles françaises en lien avec la grippe aviaire qui a touché [leurs] éleveurs".
Les hachés à poêler au jambon de Fleury Michon ont de leur côté perdu 27% de jambon de porc, tandis que leur prix a augmenté de 23% entre 2022 et 2024. L'entreprise agroalimentaire se justifie en expliquant que son principal objectif est "d'améliorer la tendreté et le goût" de son produit, ajoutant que ces modifications n'ont pas d'impact "sur les valeurs nutritionnelles". Concernant le coût, Fleury Michon argue que les "distributeurs sont libres de fixer leurs prix de vente" et que ses marges "sont restées très faibles" depuis deux ans.
Un yaourt 23% plus cher
La "cheapflation" frappe aussi le rayon des produits laitiers. Dans les yaourts Siggi's du groupe Lactalis-Nestlé, la quantité de sirop d'agave, un dérivé du sucre, a augmenté de 6%. Leur prix a également connu une hausse de 23% entre 2023 et 2024. En réaction aux remarques de Foodwatch, le groupe assure avoir revisité la composition de ce produit en ajoutant du sucre et de la vanille afin de le rendre "plus doux", à la demande des consommateurs.
L'association Foodwatch rappelle que la "cheapflation" est une pratique commerciale abusive de plus en plus courante, particulièrement en période d'inflation. L'ONG exige davantage de transparence de la part des industries agroalimentaires et des distributeurs, et réclame au gouvernement de lever "l'opacité sur les prix et les marges".