Afin d'indemniser les salariés et les entreprises mis à l'arrêt - ou presque - par la crise du coronavirus, le gouvernement a instauré la possibilité du chômage partiel. Et depuis quelques jours, la demande grimpe en flèche. Dans une interview au Parisien jeudi, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, donne les derniers chiffres : 400.000 personnes sont au chômage partiel à la date de mardi soir.
A la veille du weekend, ils n'étaient que 120.000. Mais depuis les annonces de mesures plus strictes pour endiguer l'épidémie de coronavirus, la progression est très forte et le ministère du Travail ne la voit pas se ralentir. Les nouveaux contingents de chômage partiel viennent pour l'essentiel des salariés des restaurants, des cafés, des établissements de tourisme, des salles de spectacle, qui se sont vus imposer la fermeture samedi dernier à minuit.
Une facture d'1,4 milliards d'euros pour l'Etat
Au total, cela recouvre deux millions de personnes. Leurs employeurs n'ont pas tous encore effectué leurs demandes d'autorisation. Ils ont 30 jours pour le faire. Mais les antennes départementales des directions du ministère du travail sur le terrain voient les appels se multiplier. Des appels qui viennent aussi des entreprises industrielles, qui sont confrontées depuis quelques jours à une chute brutale de leur activité. Tout comme certaines entreprises du bâtiment.
Le dispositif est le suivant : bien que ne faisant plus travailler ses employés, l'employeur continue à payer à hauteur de 84% leur salaire net - et même 100% pour ceux qui sont au SMIC. Et l'employeur sera totalement indemnisé de cette dépense par l'Etat. A ce jour, cela représente une facture d'1,4 milliard d'euros pour l'Etat.