Les libraires vont devoir encore attendre. Jeudi, lors d'une conférence de presse, le Premier ministre Jean Castex a annoncé "le maintien inchangé des règles du confinement au moins pour les 15 prochains jours", et renvoyé un éventuel allègement des règles pour les commerces au 1er décembre "si la situation sanitaire s'améliore". De quoi décevoir les professionnels du secteur du livre, dont beaucoup espéraient une réouverture rapide. Plusieurs d'entre eux s'étaient d'ailleurs réunis jeudi à Paris pour une action symbolique à bord d'une péniche sur la Seine.
La réouverture, c'est ce que réclame notamment Jérôme Calais, bouquiniste. "Plein de mes collègues m'appellent au quotidien pour me demander : 'Alors, quand est-ce que tu penses qu'on va pouvoir rouvrir'", assure-t-il. Et d'ajouter : "En plus, on a pris plein de mesures. Tout le monde a ses flacons de gel, tout le monde a son masque."
Tour à tour, libraires, éditeurs et auteurs ont pris la parole. "Il n'est pas possible qu'Emmanuel Macron trouve normal qu'il y ait des bâches sur les bouquins", a clamé un participant. "A un moment donné, le métier d'un chef de l'Etat est aussi d'arbitrer entre les groupes de pression. Soyons groupe de pression de notre culture."
"Le livre n'est pas un produit comme un autre"
Venu soutenir l'initiative, l'écrivain Joann Sfar "pense que les libraires ont raison, le livre n'est pas un produit comme un autre". Pour l'auteur de bande dessinée, "on ne peut pas survivre sans livre".
"Je vois bien les railleries des gens qui disent qu'on peut bien se passer de livre pendant quelques semaines", dit-il encore, avant d'ajouter : "On n'est pas aveugle au drame sanitaire que vit le pays. On considère juste que le livre est un produit exceptionnel." La croisière s'est terminée par l'arrivée de la brigade fluviale de la police de Paris, qui est montée à bord de la péniche et a contrôlé les attestations de tous les passagers au moment où ils débarquaient.