Après deux semaines de déconfinement et à un mois des soldes, les Français retournent-ils faire du shopping ? Pas tout à fait. Même si les longues files d'attentes devant des magasins ont fait le tour des réseaux sociaux depuis le 11 mai, les entreprises savent que le retour dans les boutiques sera très progressif. "Les règles de distanciation font qu’on n’a pas envie de se ruer dans les magasins le premier jour", explique au micro d'Europe 1 le cogérant du groupe Etam. Il demande à ce que les soldes soient "dérégulées" et "qu'il n'y ait pas de dates cette année".
Une situation moins catastrophique que prévue
"Il y a clairement un indicateur d'âge", explique Laurent Milchior, prenant l'exemple des boutiques tenues par son groupe. "Il y a des enseignes qui s’adressent à des femmes de plus de 50 ans où les chiffres sont très négatifs et des enseignes pour les 15-25 ans où les chiffres sont très positifs", illustre-t-il. "La peur du virus est encore là, on sait qu'il circule", constate le cogérant du groupe Etam, mais la situation est moins catastrophique que celle envisagée lors du confinement. "On s’était écrit comme simulation un -70 % sur la reprise", raconte Laurent Milchior. Finalement, les magasins du groupe Etam n'ont encaissé que 28 % de perte de chiffre d'affaires.
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"Il faut lisser l'impact des soldes"
"On est un peu mieux que ce qu’on n’avait prévu mais on sait que la reprise va prendre un certain temps et on sait tous qu’en septembre, on a une crise économique et sociale qui nous attends". Conséquence de cette situation inédite, Laurent Milchior milite pour que les soldes soient "dérégulées" et "qu'il n'y ait pas de dates cette année", comme cela se fait dans plusieurs pays d'Europe. "Il faut lisser l'impact des soldes", explique-t-il. "Notre responsabilité, c’est de pousser nos consommateurs et nos salariés à ne pas prendre de risques".
"Le 24 juin, ça me semble assez tôt"
"Il ne faut pas se retrouver avec des gens qui font la queue et qui s’agglutinent dans les magasins à une date donnée, et le 24 juin, ça me semble assez tôt", maintient Laurent Milchior. Alors que le gouvernement devrait annoncer d'ici la fin du mois de mai le report ou non des soldes, le cogérant du groupe Etam est convaincu d'une chose : il ne faudrait pas les faire à la fin de l’été.
"Je sais que les indépendants le demandent, mais en réalité, ils vont se retrouver avec des stocks sur les bras : on ne vendra pas de shorts ou de t-shirts estivaux début octobre", conclut Laurent Milchior.