Coronavirus : les constructeurs auto vont-ils subir des ruptures de stock ?
Alors que la Chine produit 25% des voitures dans le monde, mais aussi beaucoup de pièces détachées, les équipementiers auto voient leurs stocks diminuer en raison de la crise du coronavirus. Si certaines usines chinoises et italiennes ne peuvent pas revenir à une production normale d'ici fin mars, la situation pourrait se tendre encore plus.
Renault, BMW, ou encore Fiat-Chrysler… La crise du coronavirus pourrait engendrer des problèmes d'approvisionnement pour tous ces constructeurs. Comme de nombreux autres secteurs, la filière automobile dépend énormément de la Chine pour s'approvisionner, alors que 25% des voitures dans le monde y sont fabriquées. Une situation telle que l'épidémie, et sa progression dans les 73 pays touchés pour l'heure, font craindre à certains équipementiers une rupture de stock.
Des usines au ralenti, ou à l'arrêt
Pour la plupart des pièces détachées d'habitude fabriquées en Chine, les équipementiers automobiles ont pu, depuis fin janvier, assurer leur production ailleurs dans le monde. Mais certains fabricants fournissent des pièces uniques, dont les moules se trouvent exclusivement en Chine. C'est notamment le cas de l'équipementier Novares, qui voit quatre de ses usines chinoises ne tourner qu'à 50% de leur capacité, tandis que la dernière, basée à Wuhan, l'épicentre de l'épidémie de Covid-19, est à l'arrêt.
"Pour ce qui est des pièces exclusivement produits à Wuhan, il y avait un assez long tube d'approvisionnement qui va se tarir cette semaine, ou la semaine prochaine", prédit au micro d'Europe 1 Pierre Boulet, le PDG de Novares. Dès lors, "on va commencer à avoir des ruptures".
Et les problèmes d'approvisionnement ont déjà commencé pour certains constructeurs, à l'instar de Fiat qui a dû arrêter une de ces usines basée en Serbie, faute de pièces. Mais la Chine n'est pas le seul foyer qui va poser problème à la filière automobile. L'épidémie en Italie risque aussi de poser problème puisque l'équipementier MTA, qui fournit la totalité des constructeurs européens, a dû fermer son usine de Codogno , en Lombardie, région italienne la plus touchée par le Covid-19.
Des ruptures de stock d'ici fin mars ?
"Si la situation italienne dure encore quelques jours, je pense que cela aura un impact sur les usines françaises", avance même au micro d'Europe 1 Claude Cham, le président de la Fédération des industries des équipements pour véhicules (FIEV). "Quand je regarde le cycle d'approvisionnement, mon inquiétude se porte plus sur la fin du mois de mois, début avril. "Compte tenu des délais d'approvisionnement qui sont entre quatre et six semaines, je pense que c'est là que nous aurons la situation la plus tendue."