C'est un constat très noir que formule le groupe Euler Hermes, l’un des grands acteurs dans le monde de l’assurance-crédit : on peut s'attendre à une augmentation de 25 % des défaillances d'entreprises en France dans l'année et demi qui vient, notamment à cause du coronavirus. Selon le groupe, c'est au cours du quatrième trimestre 2020 et du premier semestre 2021 que l'économie française va souffrir le plus. La vague arrivera au mois d'octobre et devrait donc se prolonger jusqu’au milieu de l’année prochaine.
Des aides de l'État qui s'arrêtent
Pourquoi ce décalage par rapport à l'épidémie ? D’abord parce que les tribunaux de commerce sont restés longtemps fermés, ce qui a entraîné un gel des procédures collectives. Mais aussi, et c'est la principale explication, parce qu’aujourd’hui, les différents dispositifs mis en place par le gouvernement permettent aux sociétés de garder la tête hors de l’eau. Qu’il s’agisse du chômage partiel, des prêts garantis par l’Etat ou du fonds de solidarité créé pour venir en aide aux TPE, toutes ces mesures limitent les dégâts.
Mais la perfusion ne va pas durer éternellement et Euler Hermes prédit que, sitôt ces aides débranchées, beaucoup d’entreprises (plus de 64.000) ne tiendront pas le choc.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Coronavirus : ce que l'on sait sur la transmission par micro-gouttelettes dans l'air
> Coronavirus : trois raisons de continuer à respecter les gestes barrières
> Vacances : les grands-parents doivent-ils s'inquiéter de garder leurs petits-enfants ?
> Peut-on attraper le coronavirus dans un avion ?
> Coronavirus : les 5 erreurs à ne pas commettre avec votre masque
D'autres régions du monde déjà touchées
Dans d’autres régions du monde, la déferlante va arriver plus vite. En Asie-Pacifique, elle est d'ailleurs déjà à l’œuvre. Logique, alors que la région a été frappée plus tôt que la France par l’épidémie. Les Etats-Unis sont frappés eux aussi plus vite et plus violemment. Euler Hermes prédit là-bas une hausse des défaillances d’entreprises deux fois plus forte qu’en France (+57%). En cause : la progression rapide du virus outre-Atlantique… et le fait que s’il y a eu, comme en France, des mesures de soutien, elles ont été plus sélectives.
En Europe, la moitié des pays vont être touchés dès cette année, prédit l’assureur-crédit, notamment la Suède, l’Irlande, le Portugal et l’Italie. L’autre moitié sera plutôt concernée l’an prochain : la France, donc, mais aussi le Royaume-Uni et l’Allemagne.